Des voitures neuves (Photo : Sebastien Bozon) |
[02/04/2013 14:18:53] PARIS (AFP) La chute des immatriculations de voitures neuves s’est accentuée en France en mars, un mois important pour le secteur, mais les professionnels tablent sur de nouveaux modèles et le déblocage de la participation salariale pour redresser la barre d’ici la fin de l’année.
Le recul a atteint 16,4% en données brutes et le nombre de voitures immatriculées est tombé à 165.244, selon des chiffres publiés mardi par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
Sur le premier trimestre, la baisse est de 14,7% en données brutes.
“C’est vraiment très mauvais”, commente Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire spécialisé Cetelem.
“Le mois de mars est traditionnellement un des plus importants de l’année”, avec des opérations “journées portes ouvertes” chez les concessionnaires mais “il n’y a pas eu beaucoup de monde en concessions et le niveau des commandes est bas”, explique-t-il.
Les consommateurs se montrent frileux, expliquent les professionnels. Les ventes aux particuliers représentent 53% du total, contre 55,5% il y a un an, explique Bernard Cambier, directeur commercial France chez Renault.
Les entreprises sont aussi attentistes, selon François Roudier, porte-parole du CCFA, ce qui se traduit dans les ventes de modèles “premium”, qui avaient bien résisté en 2012.
Mais la tendance a changé cette année. Certes, ce sont toujours les généralistes qui souffrent le plus. Le français PSA Peugeot Citroën a perdu 23,6%, avec -28,6% pour Citroën et -19,3% pour la marque au lion.
La marque aux chevrons explique sa contre-performance par “les perturbations qui ont lieu sur le site de production d’Aulnay depuis janvier”, site qui doit fermer en 2014, avec pour conséquence “une perte d’environ un point de part de marché” en mars.
Renault (-8,3%) s’en est mieux sorti grâce à sa marque Dacia et au lancement de la nouvelle Clio, “de loin la voiture la plus vendue en France en mars et au premier trimestre”, selon M. Cambier.
L’allemand Volkswagen a lâché 19% et les américains Ford et General Motors respectivement 25,1% et 31,8%.
Mais Audi, la marque premium de VW, a aussi vu ses immatriculations glisser de 11,7%, son concurrent BMW de 13,7% et Daimler (Mercedes et Smart) de 6,8%.
“Les seules marques qui résistent sont celles +low cost+”, commente Flavien Neuvy. Dacia a bondi de 29,3% et le sud-coréen Hyundai-Kia de 8,6%.
Les constructeurs ne sont pas les seuls à souffrir. “Cela commence à être très difficile pour les concessionnaires”, avertit M. Neuvy.
Pour autant, le CCFA s’attend toujours pour 2013 à une baisse de 5% du marché, qui tournerait ainsi autour de 1,8 million de voitures neuves vendues, soit un niveau équivalent à celui de 1998.
Renault, comme PSA, maintiennent leurs prévisions pour l’année, même si le niveau des commandes a été de -14% au premier trimestre, selon Xavier Duchemin, directeur commercial France chez Peugeot.
Face à cette situation, des voix se sont élevées pour demander un nouveau soutien du gouvernement, après la prime à la casse qui avait soutenu le marché de 2009 à début 2011.
Le CCFA et le CNPA, qui représente notamment les concessionnaires, ont demandé au gouvernement le déblocage de la participation salariale pour l’achat de véhicules peu polluants, neufs ou d’occasion.
Ils estiment avoir été entendus puisque le président François Hollande a annoncé que les quatre millions de salariés qui détiennent un accord de participation dans leur entreprise, dont les fonds sont normalement gelés pendant cinq ans, pourront les débloquer immédiatement à hauteur de 20.000 euros.
En Europe, l’Espagne a mis en place un plan d’aide au secteur, ce qui n’a pas empêché les ventes de chuter de 13,9% en mars du fait de la semaine des vacances de Pâques.