La bourse de Milan (Photo : Giuseppe Cacace) |
[03/04/2013 15:11:25] MILAN (AFP) Le gouvernement italien a admis mercredi que le recul du PIB pourrait être plus important qu’attendu cette année et renvoyé de quelques jours l’adoption d’une loi facilitant le remboursement d’arriérés de dette au secteur privé, très attendue par les entreprises en cette période de vaches maigres.
“Cette année, notre PIB reculera de 1,3% si tout va bien. On arrivera probablement à -1,5% ou -1,6%”, a déclaré mercredi le sous-secrétaire d’Etat à l’Economie, Gianfranco Polillo, sur les ondes de la Radio 24.
“Dans cette situation, il est extrêmement difficile de résoudre tous les problèmes”, a-t-il dit en allusion à l’impasse politique dans laquelle reste plongée l’Italie plus d’un mois après des élections législatives.
Le gouvernement avait indiqué fin mars qu’il revoyait à la baisse sa prévision initiale de croissance pour 2013 à -1,3% (contre -0,2% auparavant). Il table en revanche sur une croissance de +1,3% en 2014.
M. Polillo a par ailleurs une nouvelle fois rejeté l’hypothèse d’un plan de prélèvement sur les dépôts comparable à celui opéré à Chypre: “La crise à Chypre a des racines profondément différentes de celles de l’Italie”, a-t-il dit. “Nous nous trouvons dans une situation où les banques sont solides, donc il n’y a aucune raison de craindre un prélèvement forcé sur les dépôts. Nous avons des difficultés mais elle sont totalement différentes”, a-t-il souligné.
Le gouvernement italien a par ailleurs renvoyé de quelques jours l’examen en conseil des ministres d’un décret-loi très attendu qui devrait permettre le déblocage de quelque 40 milliards d’euros de dettes contractées ces dernières années par l’administration publique auprès d’entreprises privées.
Le conseil des ministres, prévu mercredi, reporté une première fois à 17H00 GMT, aura lieu “dans les prochains jours”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué, expliquant ce report par la nécessité de procéder à des “approfondissements” sur le texte.
Le texte sera prêt “d’ici lundi”, a de son côté indiqué le président de l’Association nationale des communes italiennes Graziano Delrio à l’issue d’une rencontre avec le gouvernement mercredi après-midi. Selon lui, les communes et provinces auront 7 mds EUR à disposition immédiate pour leurs paiements.
Le gouvernement avait indiqué fin mars prévoir le remboursement d’environ 20 milliards d’euros au deuxième semestre 2013 et de 20 milliards d’euros au cours de l’année 2014. La Banque d’Italie évalue le montant total des arriérés de l’administration publique à quelque 90 milliards d’euros à fin 2011, soit l’équivalent de 5,8% du PIB.
Selon la fédération professionnelle Unimpresa, plus de 215.000 entreprises sont concernées et le montant moyen des arriérés s’élève à 422.000 euros. “L’économie italienne vit une des phases les plus dramatiques de l’Histoire. Le paiement des arriérés permettrait de respirer non seulement aux entreprises créditrices (concernées) mais aussi à toutes celles qui leur sont liées ou leurs fournisseurs”, a estimé cette semaine son président Paolo Longobardi.