Une cycliste dans les rues de Paris (Photo : Paul J. Richard) |
[04/04/2013 13:13:56] PARIS (AFP) Il se vend plus de vélos que de voitures en France mais l’engouement observé ces dernières années autour de la pratique du deux-roues ne se traduit pas dans les ventes de cycles neufs, ont souligné jeudi les fabricants et distributeurs d’une filière qui représente 12.000 emplois en France.
Avec environ 3 millions de cycles vendus par an, “l’industrie du vélo va bien, mais les chiffres ne sont pas en ligne avec ce qu’on voit dans la rue”, a relevé Thierry Fournier, président du Conseil national des professions du cycle (CNPC), lors d’une rencontre à l’Assemblée nationale avec le club des parlementaires pour le vélo.
Les chiffres pour 2012 ne seront dévoilés que le 10 avril mais le chiffre d’affaires (1,35 milliard d’euros en 2011) sera “en légère baisse”, a indiqué le vice-président de l’interprofession, André Ghestem.
La France, où le nombre de vélos vendus excède celui des voitures neuves (1,9 million en 2012), se situe au troisième rang en Europe après l’Allemagne et le Royaume Uni, selon la filière. La fabrication et la distribution de cycles ou d’accessoires représentent 12.000 emplois, mais ce chiffre serait plus proche de 20.000 en y intégrant les services et les activités touristiques liés au vélo.
En dépit de ventes stagnantes, la pratique du vélo croît depuis quelques années en France, selon une enquête récente du club des villes et territoires cyclables (http://bit.ly/12zdh6I). L’usage “utilitaire” de la bicyclette notamment se développe avec 14% des personnes interrogées qui disent utiliser le vélo pour aller au travail, à l’université ou faire ses courses, contre environ 10% selon des enquêtes plus anciennes.
“C’est une tendance observée depuis 5 à 10 ans, ce n’est pas une tendance avec une croissance forte mais c’est une tendance durable”, souligne M. Ghestem, directeur général de Shimano France.
Plus abordable en France
Cet engouement est notamment incarné par la généralisation de services de libre-service, tel le Vélib’ parisien. Ces systèmes n’expliquent pas, selon M. Fournier, la stagnation des ventes de cycles neufs car ils permettent au contraire, selon lui, d'”ouvrir le marché” en incitant des abonnés réguliers à se tourner vers des vélos neufs, en meilleur état et plus légers.
D’autant qu’un cycle neuf (265 euros en moyenne) reste abordable en France par rapport aux Pays-Bas (700 à 800 euros en moyenne) ou en Allemagne (400 à 500 euros), selon le club des villes et territoires cyclables.
La filière mise toutefois davantage sur le produit “à forte valeur ajoutée” qu’est le vélo à assistance électrique, dont les ventes augmentent fortement. L’électrique (150.000 vélos en circulation en France) se développe notamment à travers les “trois roues”, de plus en plus nombreux en ville pour transporter marchandises, enfants ou touristes, constate Jérôme Valentin, directeur général de Cycleurope.
Reste que ce type de vélos, plus chers, nécessite aussi des équipements plus sophistiqués: “On n’achète pas un vélo à 1.800 euros pour le laisser dans la rue”, relève M. Valentin, rappelant que plus de 400.000 vélos sont volés chaque année en France.
Le député écologiste Denis Baupin a ainsi plaidé pour développer les parkings sécurisés, notamment près des gares: “Ne pas avoir ce genre d’équipements est dissuasif”, estime le co-animateur du club des parlementaires pour le vélo, qui rassemble 95 députés et sénateurs de toutes tendances politiques.