Du fait même de sa vocation agricole bien entretenue, par la diversité de ses richesses végétales et animalières et sa forte production, la région de Siliana recèle d’importantes potentialités lui permettant de bien asseoir un autre créneau agricole: l’agriculture biologique.
C’est ce qui ressort des travaux d’un colloque organisé mercredi 3 avril au Centre de formation professionnelle en mécanique de la délégation de Siliana-sud. Cette manifestation s’est focalisée sur l’examen des “réalités et des perspectives de l’agriculture biologique dans la région”.
Les débats tenus à cette occasion révèlent que l’avenir de l’agriculture bio est tout tracé dans cette région, du fait même de la grande fertilité de son sol et de ses spécificités climatiques.
L’investissement dans ce créneau pourrait donc offrir de nouvelles opportunités aux agriculteurs et à la main d’oeuvre de la région, d’autant que l’utilisation des produits chimiques, tant dans la production végétale que dans l’élevage, y est encore babutiant.
Ce débat, organisé par la délégation régionale au développement agricole et les structures nationales spécialisées a, néanmoins, permis de déduire que cette nouvelle niche d’investissement nécessite un surcroît de rentabilisation, afin de devenir un maillon à part entière du processus économique régional, et une réelle optimisation de la stratégie mise en place à cet effet.
Ce programme de dynamisation de l’agriculture bio exige une extension des superficies déjà prévues par la stratégie régionale. Cela nécessite également l’introduction des nouvelles technologies et des techniques de production les plus actuelles, la diversification de la production, ainsi qu’une sensibilisation accrue et un encadrement adéquat des producteurs afin qu’ils s’inscrivent avec plus de conviction et d’efficacité dans ce nouveau programme.
Actuellement les superficies approuvées dans le cadre de cette stratégie régionale pour l’année 2012 avoisinent les 11.000 hectares. Leur production moyenne est de 40.000 tonnes. Cette production est essentiellement formée d’olives, de figues de barbarie, d’amandes, de cerises et de plantes médicinales et aromatiques. Au total, 7 unités de transformation des produits biologiques selon les normes internationales sont opérationnelles dans la région et disposent déjà de fortes aptitudes concurentielles sur le marché mondial.
Par ailleurs, les périmètres forestiers de ce gouvernorat sont d’une importance capitale pour la diversification de la production bio. Le gouvernorat dispose, en effet, de 106.000 hectares de forêts, dont 50% en pinèdes qui donnent, chaque année, 80 tonnes de graines de pin d’Alep, 35 tonnes de gibier, 350 tonnes de miel, 28 tonnes d’huiles essentielles extraites notamment à partir du romarin sauvage, en plus d’autres plantes employées en pharmacologie et en cosmétique.
En outre, le gouvernorat de Siliana possède un cheptel de 18.500 têtes bovines, 250.000 ovins, 52.000 caprins, outre quelque 8.000 ruches d’abeilles.
A noter que ce colloque a associé des experts et des chercheurs tunisiens qui se sont penchés sur l’examen de plusieurs thèmes dont les perspectives de la production bio en Tunisie et à Siliana, les techniques de la production biologique, végétale et animale, ainsi que les procédés de production des olives biologiques et d’extraction de l’huile naturelle.
WMC TAP