Les stations de ski déplorent des vacances de printemps trop tardives

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çon à deux enfants à Peyragudes, dans les Pyrénées, le 15 mars 2013 (Photo : Gaizka Iroz)

[05/04/2013 10:57:45] MEYLAN (Isère) (AFP) A une semaine du début des vacances de printemps, qui s’achèveront mi-mai, les professionnels du tourisme en montagne disent leur désarroi face à un calendrier scolaire tardif, dont les effets économiques s’avèrent “catastrophiques” selon certains.

“C’est un gâchis phénoménal. Alors que l’on a encore beaucoup de neige, la plupart des stations vont fermer mi-avril faute de réservations”, critique Laurent Reynaud, délégué général de Domaines Skiables de France (DSF).

Ces craintes contrastent avec le satisfecit des professionnels de la montagne, qui ont salué jeudi lors d’une conférence de presse à Lyon une période de Noël “historique” avec une hausse de près de 25% de la fréquentation des remontées mécaniques et de 12% du chiffre d’affaires par rapport à 2011.

Peu propices à la pratique du ski, les vacances de printemps s’étalent en effet cette année du 13 avril au 12 mai, alors même que la plupart des stations ferment leur domaine skiable le 20 avril. Il y a encore trois ans, elles se déroulaient du 3 avril au 2 mai.

A cela s’ajoute le fait que la zone de Paris est la dernière à partir en vacances, alors que les Parisiens représentent la principale clientèle des stations.

“En trois hivers, nous avons perdu 70% de fréquentation sur les vacances de printemps, qui représentent 10% du chiffre d’affaires de la saison”, souligne Laurent Reynaud.

“Ce sont 35.000 emplois qui sont menacés avec des contrats de travail plus courts et des investissements en baisse”, assure le syndicat des remontées mécaniques, rejoint par l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM).

“C’est tout les chaînons du tourisme qui sont touchés, avec des saisonniers au chômage”, insiste Jacques Guillot, vice-président de l’ANMSM.

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à Méribel, dans les Alpes, le 19 février 2013 (Photo : Philippe Desmazes)

L’industrie touristique hivernale, qui à l’heure de la réforme des rythmes scolaires demande à être davantage associée dans les futurs calendriers, a toutefois déjà obtenu le statu quo du ministère de l’Education nationale pour 2014, au grand dam des enseignants et des parents favorables à une alternance entre sept semaines d’école et deux semaines de vacances. Un premier projet prévoyait en effet des vacances de printemps s’étalant du 19 avril au 18 mai 2014.

Des locations bradées aux cours de ski offerts

Principale organisation syndicale de l’hôtellerie saisonnière indépendante, la FAGIHT annonce une “perte pure et simple de 20 jours d’activité”. “C’est une catastrophe. Les établissements ont fermé en avance car il y zéro réservation”, affirme le président de la FAGIHT, Claude Daumas.

Plus optimiste, l’agence de réservation en ligne Travelski, qui avait décidé de ne pas miser sur les vacances de printemps à cause du calendrier, a constaté ces derniers jours un regain d’intérêt pour les courts séjours avec une augmentation de 65% des réservations par rapport à la même période l’année dernière.

“Les prix sont très accessibles et ceux qui n’ont pas pu partir en février le font maintenant poussés par une météo hivernale”, observe le PDG de Travelski, Yariv Abehsera.

Les promotions sont nombreuses avec par exemple la gratuité des forfaits pour les enfants dans certaines stations, des cours de ski offerts, des locations bradées, mais cela ne compensera pas la perte, reconnaît l’ANMSM qui relève que le début de saison avait très bien débuté.

Malgré tout, la saison 2012-2013 s’annonce globalement comme un bon cru, dans la lignée de l’année précédente, grâce à d’abondantes chutes de neige à toutes les altitudes. Ainsi l’hiver dernier, la France avait totalisé pas moins de 55,3 millions de journées-skieurs (+3%), retrouvant le titre de première destination mondiale pour le ski.