Boeing 787 : dernier vol d’essai en vue de levée d’interdiction de vol

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Etat de Washington (Photo : Stephen Brashear)

[05/04/2013 19:16:55] NEW YORK (AFP) Le constructeur aéronautique américain Boeing effectuait vendredi un dernier vol d’essai sur l’un de ses 787 “Dreamliner” en vue d’obtenir la certification des modifications apportées à ses batteries, à l’origine de l’interdiction de vol mondiale de l’appareil.

Le vol a décollé vers 18H00 GMT de l’aéroport de Paine Field à Everett, dans l’Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis), où l’avion devait revenir se poser environ 2 heures plus tard, selon un communiqué du groupe.

Il s’agit “du dernier vol test en vue de la certification du nouveau système de batterie”, ajoute le document, dans lequel Boeing précise aussi que “le but de ce nouvel essai est de démontrer que le nouveau système fonctionne comme prévu dans des conditions de vol habituelles et inhabituelles”.

La progression du vol, pour lequel le constructeur utilise un appareil fabriqué pour la compagnie polonaise LOT, pouvait être suivie depuis le site .

Le 787, dernier né de Boeing, a été cloué au sol par les autorités dans le monde entier le 17 janvier à la suite de deux incidents sur ces batteries: un incendie le 7 janvier à Boston et une surchauffe incontrôlable ayant entraîné un atterrissage d’urgence au Japon le 16 janvier.

Les enquêteurs dans ces deux pays tentent toujours de déterminer les causes exactes de ces problèmes, même s’ils ont mis en lumière des éléments clés.

Les autorités américaines avaient autorisé le groupe le 13 mars à tester les solutions qu’il propose pour régler les problèmes de batterie, avec notamment des tests en vol. Un précédent vol d’essai du 787, d’une même durée, avait été effectué par le constructeur le 25 mars.

“D’après ce que je comprends, Boeing espérait voir son avion revoler d’ici fin avril. Evidemment ça ne dépend pas de lui mais de la FAA”, l’agence fédérale de l’Aviation, a commenté Paul Thomas, analyste en aéronautique pour LEK Consulting.

La FAA n’a pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP vendredi. L’agence fédérale de sécurité des transports (NTSB) avait pour sa part critiqué Boeing pour s’être montré publiquement trop optimiste sur le fait que le 787 revolerait bientôt.

M. Thomas estimait aussi que Boeing ne pâtirait pas à long terme de ses déboires sur la batterie lithium-ion de son 787.

“La dernière fois que quelque chose de similaire est arrivé, c’est avec l’Airbus A380 de Qantas, qui a nécessité de faire des modifications sur l’avion. Les gens ont oublié très vite” ces incidents, a-t-il expliqué à l’AFP.

En novembre 2010, un A380 de la compagnie australienne Qantas avait dû procéder à un atterrissage d’urgence à la suite d’une panne de moteur en vol.

Boeing a jusqu’ici affirmé que l’impact financier sur ses comptes des déboires du 787 était mineur.

Le constructeur américain compte rattraper les livraisons en retard dès la levée de l’interdiction de vol. Le groupe a en effet continué à produire les 787 à un rythme normal depuis le 17 janvier, soit 5 par mois, même s’il a suspendu les livraisons. Il compte passer à une production de dix avions par mois d’ici la fin de l’année.

Les problèmes du 787, avion très innovant et beaucoup plus économe en kérosène que ses précécesseurs, n’ont pas entraîné d’annulations de commandes.

Reste à savoir combien pourrait lui coûter l’indemnisation des compagnies aériennes qui ont lourdement pâti de l’interdiction de vol du 787: les japonaises ANA et Japan Airlines ont dû annuler respectivement plus de 3.600 et près d’un millier de vols entre le 16 janvier et le 31 mai, et comptent demander des dédommagements.

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