éfense et de la Sécurité à Rio de Janeiro, el 9 avril 2013 (Photo : Vanderlei Almeida) |
[09/04/2013 18:44:16] RIO DE JANEIRO (AFP) Le Salon de la Défense et de la Sécurité (LAAD) le plus important d’Amérique latine réunit cette semaine à Rio de Janeiro un nombre record d’exposants de 55 pays et montre la volonté du Brésil de se doter d’un parc industriel de pointe dans ce secteur.
“Il est très important d’organiser ce salon à Rio de Janeiro où sont faits d’importants investissements dans le domaine technologique”, a déclaré mardi le ministre brésilien de la Défense Celso Amorim, dans son discours d’ouverture.
Rio de Janeiro va être le théâtre de plusieurs événements comme la Coupe des confédérations et les Journées mondiales de la jeunesse catholiques (JMJ) avec le pape cette année puis le Mondial de football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016.
Pour ce LAAD 2013, quelque 680 exposants brésiliens et étrangers sont présents et 30.000 visiteurs sont attendus du 9 au 12 avril (contre 26.000 en 2011). Quatorze ministres de la Défense (Afrique du Sud, Angola, Argentine, Belgique, Chili, Slovaquie, Ethiopie, Grèce, Haiti, Mauritanie, Royaume-Uni, Sénégal, Suriname et Ukraine) ont fait le déplacement.
“Importance du Brésil sur la scène internationale”
“Cette foire montre l’importance du Brésil sur la scène internationale”, a souligné, de son côté, Michel Temer, le vice-président de la République qui représentait la présidente Dilma Rousseff.
éfense et de la Sécurité (LAAD), à Rio de Janeiro le 9 avril 2013 (Photo : Vanderlei Almeida) |
Le Brésil, septième économie mondiale et avec une superficie de 8,5 millions de km2 (soit 14 fois la France) cherche à protéger ses milliers de kilomètres de frontières et ses gigantesques réserves de pétrole pré-salifères dans l’Atlantique.
Le ministre Amorim a affirmé que le Brésil donnait “son plus grand soutien à son industrie de Défense”. Il a rappelé que plusieurs projets sont en cours avec la Marine – un sous marin à propulsion nucléaire -, l’armée de terre et l’armée de l’air, comme le développement du nouvel avion de transport militaire Embraer KC-90 avec plusieurs pays de la région dans un soucis d’intégration.
“Le Salon est également une grande opportunité d’achat et de vente et aussi de coopération. Le Brésil n’est plus un simple acheteur mais un fabricant. Nous ne pouvons pas dépendre d’un seul fournisseur”, a-t-il souligné.
Au début de l’année, la bataille pour le formidable marché des hélicoptères au Brésil s’est ainsi engagée, le groupe aéronautique brésilien Embraer, numéro trois mondial derrière Boeing et Airbus, voulant une part du gâteau de l’européen Eurocopter, installé sur place depuis 35 ans.
Embraer et le rival italien d’Eurocopter AugustaWesland (Finmeccanica) ont annoncé la création d’une entreprise pour assembler au Brésil des hélicoptères bi-turbines de classe moyenne.
L’expert brésilien en défense Nelson During a déclaré à l’AFP que “la LAAD 2013 montrerait que le gouvernement veut privilégier Embraer et en faire un grand acteur en défense et non plus seulement en aérospatiale”.
“Embraer est extrêmement actif dans le développement de produits de surveillance (radars, systèmes électroniques) et sera un concurrent privilégié dans tous les appels d’offres à venir”, a affirmé M. During.
Le ministre brésilien de la Défense a fait allusion également au projet FX2 de modernisation des avions de chasse. “Nous avons pleine conscience qu’il faut le réaliser”, s’est-il limité à dire.
Lors d’une conférence de presse éclair postérieure il a souligné qu’il “n’avait pas de boule de cristal” pour dire quand serait choisi l’avion vainqueur.
L’appel d’offres portant sur l’achat de 36 avions de chasse par l’armée de l’air brésilienne a été repoussé à plusieurs reprises en raison de coupes budgétaires.
L’avion de chasse Rafale du français Dassault est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l’américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour emporter ce contrat de plus de cinq milliards de dollars.
Après avoir rappelé que le Brésil est un pays “pacifique” et que la région “vit en paix”, M. Amorim a défendu le salon, estimant que “le monde est imparfait et que les conflits persistent”.
Selon lui, le Brésil se doit de protéger ses immenses richesses naturelles comme l’eau et les aliments “qui pourraient devenir plus importants que le pétrole”.