A propos de la Charte Nationale pour la conservation dynamique et le développement des oasis historiques de Tunisie.
Nous avons soumis, depuis un certain temps, à votre attention, la Charte Nationale pour la conservation dynamique et le développement des oasis historiques de Tunisie. Il s’agit là de la synthèse issue des multiples réunions, ateliers et séminaires organisés dans le cadre du projet «Conservation et Gestion Adaptative des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial» financé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du projet «Promotion de la reconnaissance des systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) financé par le Traité international des ressources génétiques des plantes pour l’alimentation et l’agriculture.
Ces rencontres ont vu la participation de nombreux agriculteurs, experts, techniciens et responsables intervenant dans le périmètre oasien en Tunisie.
L’objectif que nous poursuivons à travers cette charte est d’attirer l’attention des décideurs, en particulier l’Assemblée nationale constituante, les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement, de la Culture, et, enfin, du Tourisme, ainsi que toutes les autres parties concernées et les divers intervenants dans le secteur oasien, sur la détérioration de la situation des oasis tunisiennes qui menace de les conduire vers une lente agonie et leur extinction pure et simple. Ce risque découle de divers facteurs qui ont été identifiés et énumérés dans la charte.
Messieurs,
Cette situation dramatique nous amène, nous oasiens, à lancer un cri d’alarme avant qu’il ne soit trop tard en vue du réexamen de la politique jusqu’ici suivie par les autorités de tutelle à l’égard des oasis historiques. Car il ne s’agit pas seulement d’une richesse nationale qui est sur le point d’être dilapidée, mais aussi d’un modèle singulier qui reflète des rapports historiques particuliers établis entre l’homme et son environnement naturel dans une relation dialectique à dimensions économique, sociale, culturelle et écologique. Cette caractéristique a suscité ces dernières années une sollicitude croissante au sein des instances internationales compétentes et les a amenées à voir en elle une composante intégrante du patrimoine de l’Humanité à sauvegarder et à développer. Malheureusement, on ne relève la même considération du côté des instances nationales.
Face aux multiples difficultés que connaissent les oasis historiques et en l’absence d’une législation appropriée pour définir un cadre à une action idoine, nous vous avons envoyé, au nom de toutes les régions oasiennes, la Charte Nationale pour la conservation dynamique et le développement des oasis historiques de Tunisie dans l’espoir qu’il soit tenu compte des préoccupations qui y sont exposées lors de la rédaction du préambule de la future constitution et qu’il inspire l’adoption de lois et règlements conformes à ses principes généraux.
Pour les participants aux séminaires régionaux organisés dans les régions de Gafsa, Tozeur, Kébili et Gabès
Le président de l’Association pour la sauvegarde de la médina de Gafsa, Lazhar CHERIF
