éroport de Beyrouth le 25 janvier 2010 (Photo : Anwar Amro) |
[10/04/2013 16:42:22] NICOSIE (AFP) La compagnie aérienne nationale chypriote Cyprus Airways, au bord de la faillite, sera maintenue à flot jusqu’à la fin de l’été pour assurer le transport de centaines de milliers de touristes, mais doit se restructurer pour assurer sa survie à court terme, a souligné le gouvernement.
Le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides, a indiqué que le gouvernement avait décidé mercredi de soutenir la compagnie, propriété de l’Etat chypriote lui-même en déroute, “pour des raisons très précises, principalement liées à la saison touristique estivale”.
Après un plan de sauvetage européen assorti de conditions draconiennes, dont une réduction radicale du secteur bancaire qui fut longtemps une importante source de revenus pour Chypre, le tourisme est devenu une des sources d’espoir pour tenter de reconstruire l’économie promise à une récession brutale.
Selon des estimations des syndicats, la compagnie aérienne a pré-vendu 400.000 places pour l’été.
Néanmoins, M. Stylianides a ajouté devant la presse que le but était “d’achever la saison estivale, dans la perspective de trouver un acheteur ou investisseur stratégique aussi vite que possible”.
M. Stylianides a ajouté que la décision du gouvernement de soutenir la compagnie dépendait d’un accord rapide entre direction et syndicats concernant une “nécessaire restructuration et une diminution des activités” de Cyprus Airways, qui est selon lui dans une situation “très compliquée et fragile”.
Cette décision a été annoncée au moment où 300 salariés de Cyprus Airways manifestaient devant le Palais présidentiel, scandant “Pas de chômage” et “Ne détruisez pas Cyprus Airways”.
Selon la radio publique, le scénario favori est de diviser par presque deux les effectifs, qui passeraient de 1.030 à environ 500 salariés, et la flotte, qui passerait de 11 Airbus à six plus un en réserve.
La radio a évoqué l’arrivée la semaine prochaine d’un investisseur stratégique libanais pour des négociations.
La compagnie nationale a annoncé début mars des pertes de 55,8 millions d’euros après impôts pour l’année 2012, soit plus du double des pertes enregistrées l’année précédente, qui étaient de 23,88 M EUR.
Elle avait alors expliqué cette hausse des pertes par une baisse des revenus des transports cargo et la diminution du trafic des passagers.
Cyprus Airways, qui dessert 41 destinations, a également dû faire face à la concurrence de transporteurs à bas coûts sur les destinations les plus fréquentées, comme la Grèce et la Grande-Bretagne.
La compagnie aérienne avait alors fait valoir que sa survie future dépendait d’une aide de 31 millions d’euros fournie par le gouvernement sous forme d’une augmentation de capital, une mesure soumise à un aval de l’Union européenne (UE).
Mais la commission européenne a lancé une enquête pour déterminer si les fonds versés par l’Etat à Cyprus Airways allaient à l’encontre de la loi sur la libre concurrence.
Ces six dernières années, la compagnie aérienne a vécu une série de crises, et n’a continué à fonctionner que grâce au soutien financier du gouvernement.
En mars, les autorités européennes de la concurrence ont lancé une enquête approfondie afin d’établir si les 104 millions d’euros d’aide étatique versés à la compagnie respectaient les règles européennes en matière d’aide publique.
La commission européenne a indiqué être dubitative quant au fait que l’augmentation de capital a été menée en respect des lois du marché.
Elle se penche également sur un prêt de 73 millions d’euros accordée en urgence à la compagnie par le gouvernement en décembre dernier.
La Commission a réclamé qu’aucune nouvelle aide publique ne soit versée à Cyprus Airways sans accord préalable.
La législation européenne rejette toute aide d’un Etat à une entreprise si un opérateur privé prenant en compte les conditions du marché n’aurait pas accepté de verser une telle aide.