énérale du FMI, Christine Lagarde, à New York le 10 avril 2013 (Photo : Emmanuel Dunand) |
[10/04/2013 17:40:12] WASHINGTON (AFP) La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a estimé mercredi que la zone euro devait en priorité continuer à “nettoyer” son secteur financier, en “fermant” certaines banques “si nécessaire”.
“La priorité doit être de continuer à nettoyer le système bancaire en recapitalisant, en restructurant et, si nécessaire, en fermant certaines banques”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence à New York, selon le texte de son discours communiqué à la presse.
Pour pouvoir bénéficier d’un plan d’aide international, Chypre a dû récemment consentir une drastique remise à plat de son secteur financier via la mise en faillite de la banque Laïki, la deuxième du pays.
Selon Mme Lagarde, plusieurs banques de la “périphérie” de la zone euro “commencent à peine à être remises en état” et souffrent encore d’un manque de capitaux couplé à une trop grande quantité de mauvaises créances.
“Même à l’extérieur de la périphérie, le bilan (des banques, ndlr) doit être réduit” et leur modèle économique “amélioré”, a-t-elle ajouté.
A cause de la mauvaise santé du secteur financier, la politique monétaire européenne “tourne à vide” et les taux d’intérêts bas ne profitent pas “aux personnes qui en ont besoin” alors que la région s’enfonce dans la récession, a estimé Mme Lagarde.
A quelques jours de la publication des nouvelles prévisions économiques du FMI, la dirigeante a simplement dit ne pas s’attendre à que la croissance mondiale soit “bien plus élevée” cette année qu’en 2012 et a préféré s’attarder sur la nécessaire réforme du secteur financier.
“Des Etats-Unis en 2008 à Chypre aujourd’hui, on voit ce qui arrive quand le secteur bancaire préfère le profit immédiat aux bénéfices à long terme, alimentant un système qui, au final, déstabilise l’économie”, a indiqué Mme Lagarde.
La patronne du FMI a une nouvelle fois appelé à une réforme du secteur financier mondial en mettant en place une supervision “plus intensive et plus intrusive” et en s’attaquant au problème des “banques surdimensionnées”, trop grandes pour faire faillite (“too big to fail”).
Mme Lagarde a toutefois souligné qu’il faudrait lutter contre “l’intense mouvement d’opposition” déployé par le secteur bancaire, “réticent à abandonner des activités lucratives”.