«Je suis solidaire avec mes actionnaires à Nessma Tunisie laquelle vit des difficultés non pas en rapport avec sa gestion mais plutôt avec le contexte général du pays. 6 MDT à recouvrer, ce n’est pas peu pour une chaîne privée. Il est évident que les difficultés économiques que traverse aujourd’hui la Tunisie se répercutent sur les annonceurs et a fortiori sur les télévisions privées. Je rassure les fans de Nessma, Berlusconi ne se retire pas de son capital».
C’est ce que nous a tout récemment déclaré Tarak Ben Ammar, l’un des principaux actionnaires de Nessma TV qui a, par ailleurs, confirmé le lancement pour bientôt d’une version française de Nessma TV. Canal + pourrait bien devenir le partenaire du promoteur tunisien qui a acquis en 2012 la chaîne égyptienne ON TV et qui compte élargir le spectre de ses chaînes à d’autres pays de la région arabe outre celles d’ores et déjà conquises en Italie.
Tarak Ben Ammar est l’actionnaire majoritaire de son groupe, Quinta Communications Group qui a, entre autres, distribué la Passion du Christ, Mariage mixte d’Alexandre Arcady, Espion mais pas trop, d’Andrew Fleming, avec Michael Douglas, Père et flic de Michael Caton-Jones, avec Robert de Niro, Apocalypto de Mel Gibson, Chromophobia de Martha Fiennes, Hannibal Lecter: les origines du mal de Peter Webber, La Dernière légion de Doug Lefler… Sa société de distribution cinématographique vient d’être classée 2ème dans le monde.
Parlant de Nabil Karoui, il affirme: «J’ai plus que jamais confiance en mon partenaire à Tunis, Nabil Karoui, et en ses capacités à gérer au mieux les intérêts de la chaîne qui se transforme aujourd’hui en un bouquet».
«Nessma Tunisie est au cœur du bouquet Nessma aujourd’hui devenu un label. Nous comptons la généraliser aux trois pays du Maghreb et l’implanter en France. Nous sommes en pleine réorganisation, et c’est tout à fait normal qu’il y ait certains bouleversements. Le printemps arabe a changé la donne. Nous ne pouvons plus offrir à tous nos téléspectateurs un seul menu, nous voulons leur offrir des produits à la carte qui répondent à leurs attentes et satisfassent le plus leurs besoins en informations, en programmes de proximité et en émissions spécifiques mieux adaptés à leurs sensibilités politiques et socio-économiques».
«Il ne s’agit plus d’une programmation d’Entertainment style Star Académie que nous pouvons généraliser à toutes les populations, là il s’agit de nous adresser à des téléspectateurs dont les choix et orientations diffèrent d’un pays à l’autre», a renchéri, pour sa part, Nabil Karoui, directeur général de la chaîne Nessma.
Il a d’autre part expliqué que tous les échos qui courent à propos de licenciements ou de non paiement des employés ne sont pas justifiés: «Il faut comprendre que tout ce que nous avons entrepris ces derniers temps sur la chaîne Nessma entre dans le cadre de la nouvelle réorganisation et de la nouvelle programmation que nous comptons annoncer très bientôt.
Pour ce qui est du paiement de notre personnel, je reconnais qu’il y a des retards comme il y en a dans certaines entreprises publiques au vu de la situation actuelle du pays. Mais nous nous sommes toujours acquittés de notre dû envers nos employés. Je rappelle à ce propos qu’en tant que chaîne onshore, nous sommes dans l’obligation d’assurer la couverture sociale de nos personnels et de nous acquitter des impôts envers l’Etat, ce qui représente des sommes considérables».
Rappelons à ce propos qu’il y a eu ces dernières semaines nombre de bruits qui ont couru à propos d’un possible arrêt de la chaîne Nessma Tunisie pour un redéploiement dans d’autres pays plus «porteurs», semble-t-il. «Sans Nessma Tunisie, nous n’aurions pas pu envisager la création d’autres chaînes ailleurs. Nous voulons conquérir les autres marchés à partir de notre pays mais dans le respect des attentes de publics différents. Notre Nessma nationale, nous y tenons, il n’y pas d’explication plus simple, il me semble. J’espère que cette affirmation mettra fin aux ragots et aux mauvaises interprétations de certains de mes propos rapportés d’une interview que j’ai accordée à un journal marocain, il y a quelques semaines».