Un deuxième pont mobile –idée mise sur la table par le groupe belge CFE, actionnaire de Marina Bizerte? Un ouvrage fixe –pont suspendu ou tunnel sous le Canal de Bizerte? De ces trois solutions envisagées pour désenclaver la ville du Nord, le gouvernement a décidé de confier à l’étude des deux dernières à un consortium de bureaux d’études tuniso-espagnol.
Après avoir étudié la question et hésité longtemps sur la solution à mettre en œuvre, le gouvernement a fait son choix: pour la désenclaver, Bizerte sera dotée d’un deuxième ouvrage –mais fixe- la reliant à l’autoroute menant à Tunis. En effet, l’étude de faisabilité de ce projet a déjà commencé, et a été confiée à un consortium composée de deux bureaux d’études, l’un espagnol –TEC Cuatro- et l’autre tunisien –Le Consultant Ingénierie (LCI).
Financée par un don de la Banque européenne d’investissement (BEI), cette étude durera 27 mois et portera sur les deux options envisagées pour débarrasser des embouteillages monstres dont elle souffre –à l’entrée et à la sortie-, à savoir un pont suspendu long de 1 km ou un tunnel sous le canal.
Une fois les conclusions de l’étude entre ses mains, le gouvernement choisira «l’option la plus efficiente économiquement, financièrement, techniquement et d’un point de vue environnemental», indique un communiqué du ministère de l’Equipement et de l’Environnement.
Le ministère se lancera ensuite dans la recherche de financement –ce deuxième ouvrage en projet devrait coûter près de 500 millions de dinars, estime la même source- et la préparation du dossier technique et financier à soumettre à la Commission supérieure des marchés relevant de la présidence du gouvernement. Pour un lancement de travaux éventuellement en 2016.
Si le choix devait se porter sur un pont suspendu, celui-ci relierait Bizerte à Zarzouna et à la Route Nationale 8 et à l’autoroute A4. Il serait doublé d’une liaison permanente alternative –de 50 km- contournant le Lac de Bizerte via Menzel Bourguiba et la RN11.
Des aménagements sont également envisagés qui visent à améliorer la capacité du pont mobile (long de 380 m, avec une chaussée de 7 m de larges et des trottoirs de 2,5 m).
Mis en service le 14 avril 1980, cet ouvrage permet le passage de 50.000 véhicules –dont 3.000 camions poids lourd- par jour, alors qu’il a été conçu pour un trafic ne dépassant pas les 8.000 véhicules.
Le lancement de l’étude de faisabilité d’un deuxième ouvrage fixe enterre ipso facto l’autre idée/projet portant sur la construction d’un deuxième pont mobile. Elle avait été mise sur la table par la société «Bizerte Cap 3000» -et plus précisément par son actionnaire belge, le groupe CFE- promotrice de Marina Bizerte.
A l’instigation d’un autre actionnaire, Kais Guiga en l’occurrence, la société avait proposé de construire un pont basculant à l’embouchure du lac de Bizerte, d’une hauteur maximum de 10 m pour laisser passer les petites embarcations, complété par différents axes routiers permettant de canaliser le trafic vers l’autoroute (Bizerte-Tunis) et les autres villes et villages de la région.
es défenseurs de cette solution en ont souligné le coût largement inférieur -40 à 50 millions de dinars- à celui d’un pont suspendu ou d’un tunnel -500 millions de dinars d’après les estimations des autorités.