[12/04/2013 15:35:06] MADRID (AFP) Le ministre espagnol du Budget Cristobal Montoro a affirmé vendredi que le gouvernement n’augmenterait pas les impôts en 2013 et ne toucherait pas à la prime de fin d’année des fonctionnaires, tandis que Bruxelles réclame des mesures supplémentaires pour réduire le déficit public de l’Espagne.
“Les impôts ne vont pas augmenter en Espagne. (…) Nous ne pouvons pas être plus clairs”, a déclaré le ministre à l’issue du Conseil des ministres.
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy n’augmentera pas le taux de la TVA et ne modifiera pas la liste des produits et services bénéficiant actuellement des taux réduits de 4% et 10%, a précisé Cristobal Montoro.
Mercredi, la Commission européenne a une nouvelle fois suggéré à l’Espagne de limiter le nombre des biens et des services bénéficiant des taux réduits de TVA, de relever ces taux réduits, ou encore d’augmenter les taxes environnementales, en particulier celles pesant sur l’énergie et les carburants.
Le taux de 4% bénéficie essentiellement à certains produits alimentaires, aux livres et aux journaux, cependant que le taux de 10% concerne le secteur des transports, l’hôtellerie et la construction de logements.
“On ne va toucher, même partiellement, à aucune prime en 2013”, a ajouté Cristobal Montoro, à un moment où l’annonce d’un nouveau train de réformes pour le 26 avril alimente les conjectures sur de nouvelles mesures d’austérité.
Elu en 2011 avec la promesse de ne pas augmenter les impôts, le Parti populaire (PP, droite) a néanmoins multiplié depuis les hausses fiscales, dans le cadre d’un programme d’austérité historique visant à réduire le déficit public. Il a notamment fait passer la TVA le 1er septembre de 8% à 10% pour le taux réduit et de 18% à 21% pour le taux normal.
Dans le cadre des coupes budgétaires, il a en outre supprimé en 2012 la prime de fin d’année des fonctionnaires, affirmant toutefois qu’elle serait ensuite restituée à partir de 2015.
La quatrième économie de la zone euro a accusé en 2012 un déficit public de 7%, au-dessus de l’objectif de 6,3% qui avait été fixé avec Bruxelles.
Pour 2013, l’objectif actuel est de 4,5%, mais l’Espagne cherche à obtenir un assouplissement à 6%.
Cristobal Montoro a toutefois réfuté vendredi le terme de “relâchement” de l’objectif.
“Personne ne se relâche ici”, a-t-il ironisé.
“Nous devons en finir avec cette récession économique et pour cela, corriger le déficit public est une priorité absolue”, a-t-il affirmé, ajoutant que la seule limite devait être que “le rythme de réduction du déficit public n’entraîne pas davantage de récession”.
L’Espagne prévoit pour 2013 une réduction du déficit structurel de même intensité qu’en 2012, a assuré le ministre.
Le gouvernement a notamment approuvé vendredi la création d’une Autorité fiscale indépendante, chargée de veiller au respect par les administrations publiques (État central, Sécurité sociale et régions autonomes) de leurs engagements de réduction des déficits.
La création de cet organisme correspond à une recommandation de l’Union européenne, dans le cadre de l’établissement de critères communs pour l’évaluation de la politique budgétaire des pays de la région.