Tunisie : Le dialogue social au sein de l’entreprise en débat à l’IACE-Sfax

Par : TAP

Syndicalistes,
inspecteurs de travail, hommes d’affaires, juristes et chercheurs se sont mis
vendredi autour d’une même table à Sfax pour débattre de la question de
déblocage du dialogue social au sein de
l’entreprise.

Cet rapprochement entre les partenaires sociaux dans une région où le climat
social est des plus tendus s’est produit dans le cadre d’une conférence-débat
organisée conjointement par l’Association tunisienne du développement durable (ATDD)
et la section de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) de Sfax.

Le professeur et spécialiste du droit du travail, Nouri Mzid, a dévoilé, à cette
occasion, les premiers résultats d’une étude réalisée par l’ATDD sur le dialogue
social au sein de l’entreprise.

Cette étude a, entre autres, montré que la région de Sfax est à la tête de tous
les gouvernorats du pays en termes de nombre de grèves observées en 2012 avec un
taux de 24%, et que cette même année 2012 a enregistré une augmentation de 94%
par rapport à 2010, et régressé de 6% par rapport à 2011.

Le nombre d’entreprises touchées par ces grèves a connu une augmentation de 68%
ayant engendré une augmentation du nombre des journées de travail perdues de
181%.

Toutefois, l’étude souligne un recul de 290% du nombre de grèves illégales par
rapport à 2010 et de 70% par rapport à 2011.

Evoquant tour à tour les questions de «consultation au niveau de l’entreprise»
et de «négociation collective au niveau de l’entreprise», Abdelkader Ben Fadhla
et Mongi Tarchouna, tout considérant l’importance du dialogue au sein de
l’entreprise et ses dimensions démocratique et citoyenne, restent cependant
septiques quant aux résultats attendus du Pacte social conclu tripartite
“gouvernement-UGTT-UTICA” le 14 janvier dernier, en termes de dialogue social
qui permet de gérer les intérêts conflictuels des partenaires sociaux et de
préserver la paix sociale.

Ils ont, également, évoqué les lacunes et faiblesses du système des relations
professionnelles et des négociations sociales telles que la centralité de ces
négociations, la dominance du rôle de l’Etat et l’absence d’un cadre juridique
qui consacre et institutionnalise le dialogue sociale au sein de l’entreprise.

Répliquant aux interventions des experts, le secrétaire général de l’Union
régionale du travail de Sfax a rappelé que la liberté de l’action syndicale est
garantie par le Code du travail.

Il a assuré que l’organisation patronale veille à la consolidation de
l’entreprise et des valeurs de la productivité qui est un garant de la pérénité
de l’entreprise, revendiquant au passage le droit de consultation des syndicats
par l’employeur dans toutes les questions qui se rapportent à l’état de santé de
l’entreprise.

Prenant la parole à l’ouverture du débat, Faouzi Fakhet, président de l’ATDD,
soulignera l’importance de telle action de sensibilisation dans la promotion du
dialogue social la participation citoyenne au développement durable.

A noter l’absence des représentants de l’Union régionale de l’industrie, du
commerce et de l’artisanat de Sfax dans cette conférence-débat sur le dialogue
social.

WMC/TAP