Mise
en coupe réglée, à l’instar des autres entreprises publiques, pendant le règne
de Ben Ali, par l’entourage de ce dernier, la Société nationale d’exploitation
et de distribution des eaux (SONEDE
) est décidée à reprendre le contrôle de son
destin et, en particulier, de ses projets. Et elle en fait la démonstration avec
le projet de station de dessalement de l’eau de mer de Djerba. A l’instar de la
Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) qui, sous la pression de
l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a mis fin à ses projets de
partenariat avec des privés tunisiens.
Initialement, la station de Djerba, d’une capacité de base de 50.000 m3/j,
devait être réalisée selon la formule BOT (Build Operate and Transfer), dans le
cadre d’une concession de 22 ans accordée à un consortium constitué de
l’espagnol Bifesa et de Princess Holding El Materi -le groupe opéré à l’époque
par Sakher El Materi, gendre de Ben Ali. Mais la convention ouvrant la voie à
l’exécution de ce marché qui devait être signée le 17 janvier 2011 est tombée à
l’eau du fait de la chute du régime Ben Ali trois jours plus tôt.
Aux commandes de la SONEDE depuis un an, le nouveau PDG, Hédi Belhaj, a repris
le dossier et lancé un nouvel appel d’offres de pré-qualification. Après la
sélection d’une demi-douzaine d’entreprises, la
SONEDE
vient d’avoir l’aval de
la Commission supérieure des marchés pour inviter ces dernières, probablement
durant le mois d’avril, à soumettre leurs offres.
La réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer de Djerba –de deux
autres à Gabès et Sfax, et de 8 stations de dessalement d’eaux saumâtres-
s’insère dans le cadre du programme d’amélioration de la qualité de l’eau au sud
tunisien, qui doit être réalisée en deux phases.
La première profitera aux régions comptant plus de 4.000 habitants et dont la
salinité de l’eau potable dépasse 2 g/l. Pour cette catégorie, il est prévu la
réalisation de 13 projets dont trois ayant trait au mélange des eaux saumâtres
avec des eaux de bonne qualité et qui concerneront les localités de Kettana et
Dkhilet Toujene à Gabès, et Halg Jelma à Médenine.
Un deuxième lot de dix projets, adoptant la technique d’osmose inverse porte sur
la réalisation de 10 stations de dessalement des eaux saumâtres d’une capacité
cumulée de 36.200 m³/jour, sera réalisé. Ces stations seront réalisées au profit
de Matmata (4.000 m³), Mareth (5.000 m³), Belkhir (1.600 m³), Beni Khedech (800
m³), Tozeur (6.000 m³), Nefta (4.000 m³), Hezoua (800 m³), Kébili (6.000 m³),
Douz (4.000 m³) et Souk Lahad (4.000 m³).
La deuxième phase concerne les régions ayant plus de 4.000 habitants et un degré
de salinité des eaux distribuées variant entre 1,5 et 2 g/l. Celles-ci se
verront doter de 8 stations de dessalement d’une capacité cumulée de 32.500
m³/jour. Les trois premières seront réalisées à Djerba (50.000 m³/jour), Zarat
(Gabès, 50.000 m³/jour) et à Sfax (150.000 m³/jour).