à Tokyo (Photo : Rie Ishii) |
[16/04/2013 07:53:54] TOKYO (AFP) Le groupe nippon de télécommunications Softbank a jugé mardi que sa proposition de rachat de son homologue américain Sprint Nextel offrait plus de bénéfices à moyen et long terme aux actionnaires de Sprint que celle, concurrente, de l’opérateur de bouquet satellitaire américain Dish Networks.
“Le contenu de l’offre de Dish en est au stade préparatoire, avec énormément de pré-conditions”, a plaidé Softbank, ajoutant qu’il a pour sa part déjà obtenu un accord avec Sprint et qu’il prévoit toujours de boucler le rachat de 70% de ce dernier, dans les conditions définies, au 1er juillet prochain.
Softbank avait annoncé le 15 octobre dernier vouloir prendre le contrôle de Sprint Nextel pour la somme faramineuse de 20 milliards de dollars afin de devenir le troisième grand du secteur en termes de chiffre d’affaires, derrière le chinois China Mobile et l’américain Verizon Wireless.
Une conférence de presse avait eu lieu le même jour à Tokyo en présence de Dan Hesse, PDG de Sprint qui salua alors cet apport bienvenu pour sa firme en quête de liquidités.
“Cela va représenter un gros défi comprenant de gros risques. Mais ne pas le relever entraînerait un risque encore plus grand”, avait expliqué le PDG et fondateur de Softbank, Masayoshi Son, qui affiche des ambitions mondiales.
Softbank avait alors précisé qu’il allait acheter 12,1 milliards de dollars d’actions Sprint sur le marché et recapitaliser le groupe à hauteur de 8 milliards de dollars, ajoutant vouloir boucler la transaction à la mi-2013.
Il attend pour le moment le feu vert des autorités de régulation américaines.
Mais sa conquête est remise en cause depuis lundi par une contre-offre à 25,5 milliards de dollars émanant de Dish Networks.
La nouvelle offre –“non sollicitée”, précise Sprint– fait monter les enchères.
Dish, lui, fusionnerait avec Sprint et conserverait 68% de la nouvelle entité, le solde restant coté en Bourse.
Dish met en avant les synergies possibles entre la téléphonie et la TV, tandis que Softbank souligne, lui, les gains techniques et les économies d’échelle pour les infrastructures cellulaires, les terminaux et autres éléments communs entre les deux groupes.
L’acquisition de Sprint par Softbank représenterait à elle seule un pas de géant dans le processus d’internationalisation du groupe, essentiellement connu au Japon pour ses activités mobiles et dans une partie de l’Asie via diverses coentreprises de services en ligne.
La bataille qui s’engage a un peu effrayé mardi les actionnaires de Softbank à Tokyo: son action a perdu 6,83% (320 yens) à 4.365 yens, après avoir fortement monté ces dernières semaines.