Déficit : le plan gouvernemental laisse la presse dubitative

photo_1366265969049-1-1.jpg
à la sortie du Conseil des ministres (Photo : Bertrand Langlois)

[18/04/2013 06:23:07] PARIS (AFP) La stratégie du gouvernement pour ramener le déficit public de 3,7% du PIB cette année à 2,9% en 2014 puis 0,7% en 2017 ne convainc pas la presse jeudi, très sceptique sur le “sérieux budgétaire” revendiqué par l’exécutif.

Sans surprise, Le Figaro éreinte le “programme de stabilité” présenté mercredi. “Voilà près d’un an que François Hollande nous assure qu’il est vertueux. Mais voilà près d’un an qu’il est le seul à le penser. Il donne surtout l’impression de remettre sa vertu à demain, et avec elle les économies et les réformes”, écrit Paul-Henri du Limbert dans son éditorial.

Le quotidien économique Les Echos se montre tout autant dubitatif, sous la plume de Jean-Marc Vittori, qui estime que, “perpétuellement repoussé au surlendemain, l’ajustement budgétaire va finir par ressembler à une chimère”.

“A entendre MM. Hollande, Ayrault et Moscovici – il y a quelques semaines nous aurions pu rajouter Cahuzac -, il ne s’agit en aucun cas d’une politique d’austérité”, s’étrangle Jean-Emmanuel Ducoin dans L’Humanité. Le quotidien communiste dénonce une “supercherie”.

“En réalité, les perspectives d’un retour de la croissance et du désendettement sont comme la ligne d’horizon pour le marcheur : elles reculent au fur et à mesure que l’on avance”, écrit Bruno Dive dans Sud Ouest.

Pour Jacques Camus (La Montagne/Centre France), “le chef de l’État s’enferre, pour des raisons politiques, dans une stratégie économique du +ni ni+ : ni austérité pour complaire à son aile gauche, ni laxisme budgétaire pour amadouer Bruxelles”.

Mais, “alors que le doute s’installe partout – et c’est mauvais – la croissance se décrète non avec des mots mais avec des actes forts”, insiste Pierre Cavret dans Ouest France.

C’est pourquoi, selon Hervé Favre de La Voix du Nord, “pour pouvoir tenir sur sa ligne de +sérieux budgétaire+ qu’il oppose à l’austérité, François Hollande a besoin de résultats rapides sur le front du chômage et de l’activité des entreprises”.