Le Portugal annonce des nouvelles coupes pour satisfaire les créanciers

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à Lisbonne en octobre 2012 (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[18/04/2013 12:56:49] LISBONNE (AFP) Le gouvernement portugais a annoncé jeudi des coupes budgétaires d’environ 600 millions d’euros pour réaliser les objectifs de réduction des déficits exigés par les créanciers après le rejet de plusieurs mesures d’austérité par la Cour constitutionnelle.

“Le Conseil des ministres a décidé de fixer des limites budgétaires par ministère”, a déclaré le secrétaire d’Etat au Budget Luis Morais Sarmento lors d’une conférence de presse.

“Les mesures approuvées affecteront les dépenses en personnel, biens et services, ainsi que des dépenses courantes”, a-t-il ajouté sans autres détails, ajoutant qu’elles représentent “environ 600 millions d’euros, soit 0,5% du PIB”.

Ces mesures d’économies prévoient également “une reprogrammation des fonds communautaires”, ainsi qu’une renégociation des partenariats public privés dont l’objectif est d’économiser environ 300 millions d’euros”, a précisé le ministre adjoint au chef du gouvernement Miguel Poiares Maduro.

“Le gouvernement privilégie la voie des négociations mais en cas d’échec il n’exclut pas des mesures fiscales sur ces contrats”, a-t-il ajouté.

Les mesures, qui ont été annoncés à l’issue d’un examen supplémentaire des comptes du pays par la troïka (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal, devraient être détaillées lors du prochain budget rectificatif qui doit être présenté au parlement en mai.

Condition d’une nouvelle tranche d’aide

La validation de ces mesures par la “troïka” est la condition pour l’attribution d’une nouvelle tranche d’aide de 2 milliards d’euros dans le cadre du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros dont Lisbonne bénéficie depuis mai 2011. L’accord définitif de l’Eurogroupe pour un allongement de sept ans des délais de remboursement des prêts accordés au Portugal en dépend également.

“Les mesures visent à garantir que la huitième tranche soit bien accordée au Portugal”, dont le versement dépend “du respect des engagements budgétaires” du gouvernement, a souligné M. Poiares Maduro. Le Portugal s’est engagé à ramener le déficit public à 5,5% du PIB à la fin de l’année.

Le Conseil des ministres qui a duré toute la nuit, est intervenu après le rejet début avril par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures de rigueur inscrites au budget de l’Etat pour 2013, qui compromet les objectifs de réduction des déficits prévus pour cette année dans le plan de sauvetage du Portugal.

Cette décision a accentué la pression sur le pays, l’obligeant à trouver rapidement un plan d’économies alternatif afin de compenser le 1,3 milliard d’euros que devaient rapporter les mesures de rigueur retoquées.

Le gouvernement, qui s’est engagé à ne pas augmenter les impôts mais à agir du côté des dépenses, a précisé en outre qu’il y avait une marge de manoeuvre pour que ces nouvelles mesures soient négociées avec les partenaires sociaux et l’opposition.

Le chef de l’opposition socialiste, Antonio José Seguro, a toutefois rejeté mercredi les appels des créanciers du pays et du gouvernement de centre droit à soutenir la politique de rigueur.