éunion le 18 avril 2013 à Washington (Photo : Saul Loeb) |
[19/04/2013 06:02:08] WASHINGTON (AFP) Les pays riches et émergents du G20 ont l’occasion vendredi à Washington de lever en grande partie le secret bancaire s’ils acceptent de porter au niveau international une série de mesures renforçant drastiquement la lutte contre l’évasion fiscale.
Plusieurs pays y sont favorables, dont les Etats-Unis et la plupart des pays européens, mais il reste encore à convaincre les autres pays du G20 de faire de l’échange automatique d’informations fiscales la nouvelle norme internationale en la matière.
Ces échanges se font aujourd’hui “à la demande”, uniquement en réponse à une requête officielle et détaillée, ce qui est jugé largement insuffisant par certains Etats et les ONG engagés dans la lutte contre les paradis fiscaux.
Celle-ci est revenue sur le devant de la scène à la faveur de l'”Offshore leaks”. Les révélations sur des placements offshore se sont multipliés il y a quelques semaines à l’initiative du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), une ONG de Washington qui détient 2,5 millions de fichiers secrets sur les paradis fiscaux.
“Une porte a été ouverte vers la fin du secret bancaire, pas seulement entrouverte, c’est quelque chose d’extrêmement important”, a déclaré jeudi devant la presse le ministre français des Finances Pierre Moscovici, en marge de l’assemblée de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).
Mais il faut maintenant que ces avancées trouvent leur traduction au niveau international, a expliqué le ministre.
La France, a expliqué M. Moscovici, souhaite aussi que le G20 adopte des normes internationales en matière de transparence pour éviter par exemple que des sociétés-écran, les trusts en droit anglo-saxon, empêchent de lutter efficacement contre l’évasion fiscale.
érence à Washington le 18 avril 2013 (Photo : Brendan Smialowski) |
“Si nous sommes capables au sein du G20 d’avancer fortement dans ces deux directions, nous aurons fait oeuvre extrêmement utile”, a jugé le ministre.
“Cette année, une série de mesures ont été prises au niveau européen. C’est maintenant au G20 dans son intégralité de préserver cette élan en faveur d’une réforme financière mondiale”, a plaidé de son côté l’ONG Transparency International dans une lettre adressée aux ministres des Finances.
Le G20 devait aussi faire le point sur la situation de l’économie mondiale qui souffre encore du marasme en Europe.
Sans grande surprise, les Etats-Unis et les pays émergents ont renouvelé cette semaine leurs appels pour que le Vieux Continent en fasse plus pour la croissance.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a ainsi remarqué jeudi que la Banque centrale européenne (BCE) était la seule, parmi les grandes banques centrales dans le monde, à disposer encore de marges de manoeuvre.
“Il leur appartiendra de déterminer, en toute indépendance, à quel moment cet espace devra être utilisé pour potentiellement réduire ses taux d’intérêts”, a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.
Les Européens s’efforcent, de leur côté, de rassurer leurs partenaires sur le “sérieux” de leur engagement à lutter contre les déficits publics tout en évitant des politiques d’austérité.
“Tout le monde comprend aujourd’hui qu’ajouter l’austérité à la récession serait une faute lourde”, a ainsi assuré M. Moscovici.
Auparavant, le ministre français avait toutefois longuement expliqué devant un panel de banquiers et d’investisseurs combien la France restait attachée à la réduction de son endettement, même si elle a dû renoncer à atteindre les 3% de déficit public par rapport au Produit intérieur brut cette année.