L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et la société française Téléperformance ont signé à Tunis, jeudi 18 avril, une convention visant à mettre fin à la crise au sein de cette entreprise. Elle a été signée par le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé, Belgacem Ayari, et Bertrand Derazey, PDG de Téléperformance.
Le texte de cette convention stipule, entre autres,la réintégration des personnes licenciées lors du dernier mouvement de grève, l’activation de la grille des salaires avec un impact financier de 0,7% par échelon à partir du 1er janvier 2013 et un taux de 1,1% à partir du 1er juillet 2013, l’annulation des mutations abusives et le paiement des salaires des agents qui ont refusé l’exécution de ces mutations.
Par ailleurs, les deux parties ont convenu de tenir des réunions de travail mensuelles pour traiter les problèmes quotidiens et pour fixer une date prochaine pour la discussion des points en suspens contenus dans le préavis de grève, dont la création d’un fonds social.
On rappelle que la crise au sein de la société Téléperformance a rapidement dégénéré avec l’organisation d’un sit-in et d’une grève de trois jours. Suite à ces évènements, la société qui emploie près de 5 mille agents, a menacé d’arrêter ses activités en Tunisie et de les transférer vers un autre pays.
“Ces mouvements de protestations sont une forme de militantisme de l’UGTT. Les protestataires n’ont fait que défendre les agents licenciés”, a indiqué M. Ayari ajoutant que le sit-in a été levé mercredi à 8 heures du soir saluant la compréhension des protestataires et leur engagement à respecter les décisions de l’UGTT.
«Au départ, l’administration a été rigide et a accusé l’UGTT d’entraver l’investissement étranger. Elle a fait par la suite preuve d’une compréhension des exigences du dialogue social et des fondements des négociations, ce qui a permis de parvenir à cet accord», a déclaré M. Ayari.
L’UGTT encourage l’investissement qu’il soit local ou étranger partant de sa conscience de l’importance de cette activité dans l’impulsion de l’économie, a-t-il encore dit.
«Ce souci ne peut intervenir en contrepartie des droits des ouvriers et de leur dignité qui constituent des impératifs nationaux», a précisé le responsable syndicaliste.
“Nous avons tourné une nouvelle page de dialogue et de relations de respect mutuel avec cette entreprise. L’UGTT a toujours appelé au dialogue et cherche constamment à trouver des solutions avec toutes les parties” a-t-il encore dit.
De son côté, le PDG de Téléperformance Tunisie a indiqué que son entreprise fait face à de nouveaux défis qu’elle ne peut surmonter qu’à travers la mobilisation des efforts de toutes les parties, administration et agents, se félicitant de l’ouverture d’une nouvelle étape de dialogue social au sein de l’entreprise.
“La situation est telle que ses répercussions risquent d’être catastrophiques. La convention a mis un terme à la crise et a permis d’instaurer de nouvelles relations avec toutes les parties”, a-t-il assuré.
WMC/TAP