La Bourse de Paris entre dans le vif du sujet des résultats d’entreprises

photo_1366447470231-1-1.jpg
ébergeait autrefois la Bourse de Paris (Photo : Francois Guillot)

[20/04/2013 08:46:30] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, affectée par la fragilité de l’économie mondiale, va continuer à vivre au rythme des indicateurs économiques aux Etats-Unis et en Europe mais surtout des résultats d’entreprises qui vont se multiplier dans les prochains jours.

Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a lâché 2,07% et terminé vendredi à 3.651,96 points. Il n’a gagné que 0,30% depuis le 1er janvier.

Le marché parisien a entamé la semaine par trois jours de baisse consécutive, avec un décrochage de 2,35% mercredi, perturbé notamment par une rumeur de dégradation de l’Allemagne, avant de reprendre quelques couleurs vendredi.

Pour les analystes chez Saxo Banque, il s’agit d’une “semaine agitée sur les marchés” avec “la croissance au coeur des débats”.

Les mauvaises nouvelles économiques sont venues des Etats-Unis, d’Europe et même de Chine, où la croissance a été moins robuste que prévu au premier trimestre, alors que le G20 doit faire le point cette fin de semaine sur la situation de l’économie mondiale.

“La reprise de la croissance mondiale se fait attendre. (…) Même les Etats-Unis, jusqu’à présent résilients face à leur falaise budgétaire, commencent à montrer des signes d’affaiblissement”, signalent les économistes chez Natixis.

“Les investisseurs prennent conscience que les perspectives économiques sont moins favorables par rapport au scénario qui dominait jusqu’à présent”, souligne Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé cette semaine ses prévisions économiques et mis en garde contre la fragmentation croissante de l’économie mondiale, tandis que le président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann a prévenu dans le Wall Street Journal que la reprise dans la zone euro pourrait encore prendre des années.

En outre, remarque M. Mourier, les mauvaises nouvelles économiques n’ont cette fois-ci pas été amorties par le maintien de politiques monétaires très accommodantes par les grandes banques centrales.

“Les banques centrales vont rester sur le devant de la scène. Leur tâche restera ardue entre le souci de soutien à la croissance et la volonté d’éviter la montée de forts déséquilibres financiers que peut engendrer la progression de la liquidité mondiale”, selon Natixis.

Les investisseurs auront l’occasion d’en savoir plus sur la conjoncture la semaine prochaine avec les indices PMI d’activité en Europe et les chiffres du produit intérieur brut (PIB) américain pour le premier trimestre.

“Le PIB américain, qui est attendu en forte hausse par un effet de rattrapage, sera suivi de près”, explique Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions AM.

Les investisseurs pourraient par ailleurs se rassurer avec l’évolution du marché obligataire, où les taux d’emprunt des pays fragiles se détendent, signe d’un large apaisement sur le front de la crise de la dette.

Plusieurs emprunts sont surveillés dans les prochains jours, en particulier en Espagne (court terme) et en Italie (moyen et long terme).

La semaine risque toutefois d’être dominée par les résultats d’entreprises, avec une série de publications aux Etats-Unis et en Europe.

Pour l’instant, “les résultats d’entreprises ne sont pas très bons en moyenne, notamment aux Etats-Unis”, relève M. Mourier.

Outre-Atlantique, plusieurs poids lourds vont dévoiler leurs comptes, comme Caterpillar, Apple, Procter & Gamble et ExxonMobil.

En France, parmi les entreprises qui vont publier leur chiffre d’affaires ou leurs résultats pour le premier trimestre figurent GDF Suez, Safran, Schneider Electric, PSA Peugeot Citroën, France Télécom, Air Liquide, Renault, ou Saint-Gobain.

“Quand on voit les derniers résultats, on se rend compte que l’activité européenne va mal. Il faudra vraiment avoir plus de visibilité sur le second semestre, sinon ce sera autant de mauvaises nouvelles sur les entreprises”, prévient M. Hezez.

Euronext (CAC 40)