La Chine, planche de salut pour l’industrie automobile réunie à Shanghai

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èle de Subaru est exposé le 20 avril 2013 au Salon automobile de Shanghai (Photo : Peter Parks)

[20/04/2013 09:19:06] SHANGHAI (AFP) Réunis au Salon de Shanghai qui ouvre ses portes dimanche, l’industrie automobile, en souffrance en Europe, voit plus que jamais son salut dans le marché chinois, le premier au niveau mondial à la fois pour la production et les ventes.

Quelque 1.300 modèles seront exposés pour un évènement qui devrait attirer plus de 800.000 visiteurs en neuf jours, malgré l’émergence de la grippe aviaire H7N9, apparue pour la première fois chez l’homme dans la capitale économique chinoise il y a quelques semaines.

La Chine a dépassé en 2009 les Etats-Unis pour devenir le premier marché du secteur, sur lequel plus de 19 millions de véhicules ont été vendus l’an dernier, dont 15,5 millions de voitures et de minibus.

Sa croissance a ralenti ces deux dernières années, mais face à la crise en Europe et malgré la reprise aux Etats-Unis, le géant asiatique apparaît plus que jamais comme son principal moteur de croissance.

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Des ouvriers construisent le stand Hyundai le 17 avril 2013 au Salon automobile de Shanghai (Photo : Peter Parks)

“La Chine sauve l’industrie automobile, d’une certaine façon. Si nous n’avions pas la Chine, que ce passerait-il dans le monde — plus rien”, estime Klaus Paur, le directeur mondial, basé à Shanghai, des recherches sur l’automobile de l’institut Ipsos.

Les ventes sur le segment des véhicules pour passagers croîtront de 8% par an en moyenne d’ici 2020 pour atteindre 22 millions d’unités, après avoir augmenté de 24% par an de 2005 à 2011, selon une étude du cabinet de consultants McKinsey.

Ce ralentissement reflète celui de la croissance dans la deuxième économie mondiale, ainsi que la limitation du nombre de voitures par certaines villes chinoises, pour éviter leur asphyxie par la pollution et les embouteillages.

Depuis l’an dernier, les marques japonaises, fortement implantées, ont vu leur part de marché diminuer à la suite d’une dispute entre Pékin et Tokyo sur la souveraineté d’îles inhabitées en mer de Chine orientale, au bénéfice des américains, européens et sud-coréens.

“Nous sommes inquiets pour les japonais”, indique John Seng, analyste chez LMC Automotive, qui ne les voit pas rebondir rapidement.

Les étrangers continuent à dominer le marché chinois mais la concurrence s’est exacerbée et des dizaines de petits constructeurs locaux continuent à se battre pour s’imposer à domicile, voire exporter.

Face à un grand choix de modèles, “les consommateurs chinois sont devenus tatillons, je pense que les constructeurs le savent”, explique Namrita Chow, analyste du secteur pour le cabinet IHS Automotive, également basée à Shanghai.

“C’est assurément un changement par rapport à il y a dix ans, lorsque les gens étaient heureux d’avoir simplement une grosse berline noire”, selon elle.

Les constructeurs chinois montent en gamme pour pouvoir rivaliser mais “par rapport aux marques internationales, nous n’en sommes qu’au début”, souligne Zhu Jun, directeur du centre technique de SAIC Motor, le plus grand constructeur chinois.

“Nous relevons le défi de la concurrence… et nous apprenons vite”, ajoute M. Zhu.

SAIC Motor présentera plus de 100 modèles au Salon de Shanghai, sous sa propre enseigne ainsi que celles de ses coentreprises avec l’américain General Motors et l’allemand Volkswagen, les deux premiers constructeurs étrangers dans le pays.

Pour produire en Chine, les étrangers doivent s’allier à des partenaires locaux, que le gouvernement encourage à acquérir des technologies pour développer leurs propres marques “autochtones”.

Certaines marques étrangères ont aussi récemment été la cible des médias chinois, qui ont dénoncé des problèmes de qualité.

Après une émission très regardée de la télévision nationale CCTV pour la journée mondiale des consommateurs le 15 mars, Volkswagen a ainsi dû rappeler 384.000 voitures pour un problème de boîte de vitesse.

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ésente la Wraith, nouveau modèle, le 18 avril 2013 au salon automobile de Shanghai (Photo : Peter Parks)

Plus exigeants, les Chinois restent adeptes des grosses cylindrées. Le marché des 4X4, ou SUV, a encore bondi de 43% sur un an au premier trimestre, tandis que celui des voitures électriques ou hybrides ne décolle toujours pas, en dépit de l’objectif gouvernemental d’avoir en circulation cinq millions de véhicules à “énergies nouvelles” en 2020.

En cause, comme ailleurs, dans le monde: un manque d’infrastructures et des consommateurs qui préfèrent le traditionnel moteur à combustion.

Enfin, sur le segment en plein essor du haut de gamme – défini comme celui des voitures coûtant plus de 190.000 dollars, la Chine est en passe de dépasser les Etats-Unis dès 2016 avec des ventes qui devraient atteindre à cette date 2,25 millions d’unités, selon une autre étude de McKinsey.

La Rolls Royce Wraith sera lancée en Asie à cette occasion.