De la banque et du tourisme à l’agriculture, il y a une longue distance que Ziyad Sayah n’a pas hésité à franchir pour se mettre à son propre compte. Après avoir fait carrière dans la banque et –il a été directeur à la Banque nationale de développement touristique (BNDT), absorbée par la Société Tunisienne de Banque en 1999- puis été directeur technique de la Marina de Hammamet, cet ingénieur de formation –fils de l’ancien ministre de Bourguiba, Mohamed Sayah-, a décidé de se lancer dans les affaires.
Pour ce faire, il a choisi d’investir dans l’agroalimentaire et plus précisément dans la production de «fruits prêts à l’emploi» et créé Leptis Fresh Cut (LFC), une société dotée d’un capital de 600.000 dinars. Selon le promoteur, cette offre répond à l’évolution de la société tunisienne.
Le noyau dur de la société est constitué, outre le promoteur, de trois hommes d’affaires expérimentés qui s’y connaissent bien dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Il s’agit en l’occurrence de Mohamed Salah et Habib Bouaziz, de Mohamed Sahbi Mahjoub et de Mahmoud Doghri, qui siègeront tous au conseil d’administration, aux côtés de Ziyad et Mohamed Sayah.
«En quelques décennies, la rapide évolution de nos modes de vie a bousculé nos habitudes de consommation. L’évolution du travail des femmes, l’augmentation du temps consacré aux loisirs et l’arrivée de nouvelles technologies facilitant le quotidien, ont eu pour conséquence de modifier en profondeur les habitudes de vie des consommateurs et leur manière de consommer. Le temps passé à préparer les repas a diminué (…) et les individus se sont tournés vers des produits pratiques et faciles à utiliser tels que les fruits prêts à consommer», analyse Ziyad Sayah.
En faisant ce choix, les consommateurs cherchent, outre le gain de temps, des produits bons pour la santé. Les fruits prêts à l’emploi apportent au consommateur «une assurance sur les limites de conservation, un maintien des qualités organoleptiques, l’absence de conservateurs et un emballage protecteur et informatif», explique notre interlocuteur.
Leptis Fresh Cut commencera par mettre sur le marché des barquettes –«transparentes pour rassurer le consommateur sur la fraîcheur du produit»- de grenade (le fruit le plus dur à éplucher), après la figue de barbarie, dont l’entreprise entend faire son produit phare. L’unité de conditionnement –d’une capacité de 450 tonnes par an- sera basée à Zaghouan, qui présente le double avantage d’être une zone de développement régional distante de seulement une cinquantaine de kilomètres de Tunis.
Porteur de ce projet depuis près de quatre ans, Ziyad Sayah a beaucoup hésité à se lancer dans cette conjoncture particulièrement difficile, mais s’est finalement décidé à sauter le pas. Car à attendre encore trop longtemps, il aurait couru le risque en particulier de voir «flamber les prix des équipements importés, en raison de la dépréciation continue du dinar». Mais prudent, le promoteur a pris la précaution de redimensionner son produit en réduisant son investissement de 2,5 à 1,4 million de dinars.