ésident du Parlement européen, Martin Schulz, le 17 avril 2013 à Strasbourg (Photo : Frederick Florin) |
[22/04/2013 10:47:15] LUXEMBOURG (AFP) Huit des riches pays de l’UE ont émis lundi de sérieuses réserves sur la rallonge de 11,2 milliards d’euros demandée pour solder les impayés de 2012, au risque d’hypothéquer les chances d’accord avec le Parlement européen sur le budget pour la période 2014-2020.
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a averti qu’aucune négociation sur le budget pluriannuel 2014-2020 ne serait engagée avec les Etats tant que les remboursements dus au titre de 2012 n’auront pas été soldés.
“Nous ne sommes pas les seuls à penser que la somme de 11,2 milliards d’euros est trop élevée”, a lancé le ministre britannique des Affaires européennes David Lidington au cours d’un débat avec ses homologues de l’UE à Luxembourg.
“Je suis tout à fait d’accord. Nous ne sommes pas du tout convaincus que nous ayons besoin de 11,2 milliards”, a renchéri son homologue néerlandais.
“Ce montant doit être vérifié et étayé par des preuves”, a insisté le chef de la diplomatie allemande Guido Westervelle. Une position partagée par la Finlande, l’Autriche, la Suède, le Danemark et la France. Ces huit pays sont tous contributeurs nets au budget européen.
“Il s’agit de montants élevés au regard de nos obligations”, a expliqué le ministre français Thierry Repentin. “La France entend assurer ses obligations (…) mais un calendrier doit être trouvé, conforme à nos besoins actuels en trésorerie”, a-t-il insisté.
La plupart des Etats de l’UE sont en effet contraints à des ajustements budgétaires pour réduire leurs déficit et leur endettement.
Or pour solder ces factures, la France devra ajouter 1,8 milliards d’euros à sa contribution nationale en 2013. La facture sera de près de 2 milliards pour l’Allemagne et de 1,2 milliard pour le Royaume Uni.
Plusieurs Etats ont déploré la décision du Parlement européen de conditionner l’ouverture des négociations sur “le cadre financier pluriannuel” au règlement des impayés.
“Les deux questions doivent être traitées séparément”, a soutenu le ministre finlandais Alex Stubb. Il s’est toutefois trouvé en désaccord avec son homologue néerlandais.
La présidence irlandaise de l’UE s’est engagée à chercher un compromis. Reste à savoir si le Parlement européen acceptera l’idée d’étaler les paiements comme le préconise la France.
Les partenaires européens des huit ont pressé pour un règlement des impayés afin de boucler un accord sur le budget 20014-2020 avec le Parlement européen pour sa session plénière de juin.