Syrie : sanctions assouplies pour la production pétrolière bloquée par le conflit

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étrole dans la province de Deir Ezzor le 15 avril 2013 (Photo : Alice Martins)

[22/04/2013 15:30:11] PARIS (AFP) La production de pétrole syrienne, pour laquelle les sanctions européennes ont été partiellement assouplies lundi afin d’aider les rebelles, a été pratiquement divisée par trois du fait des sanctions occidentales et du conflit qui ravage l’Etat arabe depuis deux ans.

D’environ 400.000 barils par jour début 2011 (soit environ le 30e rang mondial), la production d’or noir syrienne serait tombée à 130.000 barils quotidiens en mars, selon les dernières estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), soit à peine plus de 0,1% du total mondial.

Et les exportations pétrolières, qui représentaient plus d’un tiers du commerce extérieur syrien, sont proches de zéro: selon un rapport cité par la presse officielle début avril, les exportations syriennes (pétrole compris) se sont effondrées à 185 millions de dollars en 2012, contre 7,2 milliards de dollars en 2011 et plus de 11 milliards en 2010.

Le gros des champs pétroliers de la Syrie est concentré autour de Deir Ezzor, dans l’est du pays, près de la frontière irakienne. C’est là où se trouvaient les compagnies étrangères qui ont suspendu leurs opérations (Shell, Total, CNPC…), là aussi où le pétrole est de meilleure qualité.

Certains de ces champs se trouvent désormais aux mains des rebelles, d’où l’idée pour l’Union européenne de lever ses sanctions prises à l’automne 2011, qui interdisent notamment aux entreprises européennes l’achat de brut syrien et la fourniture d’équipements à destination de l’industrie pétrolière.

Contrebande

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étrole dans la province de Deir Ezzor le 15 avril 2013 (Photo : Alice Martins)

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les champs pétroliers de Deir Ezzor mais aussi d’Hassaka (nord-est) sont effectivement en majorité aux mains des insurgés et en particulier aux mains du Front Al-Nosra, le régime conservant encore notamment le champ d’Al-Omar.

Mais les possibilités d’exportation apparaissent maigres : le réseau syrien d’oléoducs est entièrement dirigé vers la Méditerranée. Il faudrait donc passer par camion de contrebande vers la Turquie ou l’Irak, soulignent des experts.

Reste la consommation locale, avec un “raffinage” artisanal pour produire du carburant. “La qualité est probablement suffisante pour l’utiliser comme cela, pas dans tous les véhicules mais probablement dans certains engins militaires”, estime une source industrielle.

A l’extrême nord-est, on trouve d’autres puits (Souedieh et Karachok), exploités par la compagnie nationale syrienne, la SPC, dans une zone contrôlée par la minorité kurde.

Avant le conflit, les exportations de brut syrien étaient d’environ 143.000 barils par jour, principalement à destination de l’Europe, selon l’AIE, pour une consommation locale d’environ 200 à 250.000 barils par jour.