ën, le 13 février 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[24/04/2013 04:30:07] PARIS (AFP) Le patron de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, devra convaincre mercredi les actionnaires réunis en assemblée générale que sa stratégie peut sauver le groupe, en pleine restructuration en France et après une perte historique en 2012.
Le constructeur automobile français dévoilera le même jour son chiffre d’affaires pour le premier trimestre. En 2012, il a essuyé une perte nette de 5,01 milliards d’euros, la plus grosse de son histoire, conséquence de sa trop grande dépendance d’un marché automobile européen en berne et de sa faiblesse dans des segments porteurs comme le haut de gamme.
Le groupe a annoncé l’été dernier la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois en région parisienne en 2014 dans le cadre d’un plan plus large qui touche plus de 11.200 salariés en France, après avoir laissé plané le doute pendant un an sur ses projets.
Le principe a reçu l’aval de cinq syndicats mais pas de la CGT et SUD, qui ont porté l’affaire devant la justice. Une décision est attendue vendredi et PSA a convoqué un ultime comité central d’entreprise (CCE) sur le sujet le 29 avril.
Aulnay, en grève, ne produit plus qu’au compte goutte depuis trois mois. SUD vient de lever son appel à la grève mais pas la CGT.
La volonté de PSA de réduire son ancrage industriel en France a valu à sa direction de sévères remontrances de la part du gouvernement. Le président François Hollande avait jugé ce plan “en l’état inacceptable”, tandis que l’action du principal actionnaire, la famille Peugeot, était critiquée.
La stratégie menée par le premier constructeur français, qui a raté le coche de l’internationalisation ces dernières années, contrairement à des groupes comme Volkswagen ou Renault, et ses programmes de rachat d’actions ont été mis en cause, tandis que l’avenir de M. Varin à la tête du groupe semblait mis à mal.
La famille Peugeot a pourtant choisi de reconduire son mandat, qui arrivait à terme en mai.
édéric Saint-Geours, candidat à la présidence du Medef, le 16 avril 2013 à Saint-Ouen près de Paris (Photo : Fred Dufour) |
“Il a partiellement rempli la mission pour laquelle il avait été nommé et c’est pour cela qu’il est maintenu”, juge Bertrand Rakoto, analyste chez Polk. “Il a obtenu des Peugeot de rapprocher le groupe d’un autre constructeur”, l’américain General Motors, là où ses prédécesseurs ont échoué, souligne-t-il.
Pour autant, l’analyste n’y voit qu’un “demi-succès” car GM a pris une participation dans PSA, mais pas l’inverse, cette alliance est pour l’instant limitée à l’Europe, elle a en outre porté un coup à certains partenariats que le Français a noués avec d’autres groupes, et enfin elle a coïncidé avec l’arrêt de ses activités en Iran.
La direction de PSA a aussi été retouchée avec la mise en retrait de Frédéric Saint-Geours, candidat à la présidence du Medef, le départ du directeur de la R&D et l’arrivée d’hommes plus connaisseurs du produit automobile.
De nouveaux membres ont aussi rejoint son conseil de surveillance dont Louis Gallois, chargé de faire le lien avec l’Etat et deux représentants des salariés.
PSA s’y était engagé après que sa banque PSA Finance eut obtenu une garantie publique de 7 milliards d’euros pour l’aider à se refinancer. Le constructeur a aussi dû renoncer au versement de dividendes et de stocks options.
La CGT estime toutefois que cette promesse n’est pas respectée car des résolutions de l’AG rendent possibles des distributions gratuites d’actions.
Pour les analystes, les défis que doivent encore relever M. Varin sont de mener à bien la restructuration de PSA, de continuer à avancer ses pions dans les marchés en croissance comme il le fait actuellement en Chine, de bien repositionner les deux marques l’une par rapport à l’autre et de s’attaquer à la question de la compétitivité des usines françaises.