Nucléaire : du MOX stocké en France qui était pour Fukushima cédé à des Allemands

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La police japonaise escorte un convoi de transport de MOX, en route vers la centrale de Hamaoka au Japon, le 18 mai 2009 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[24/04/2013 06:01:17] TOKYO (AFP) La compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé la cession à des firmes allemandes de MOX initialement destiné à la centrale de Fukushima et actuellement stocké en France où il a été fabriqué à partir de combustible nucléaire usé venu du Japon.

Tepco a accepté de procéder à un échange avec les sociétés allemandes qui possèdent du plutonium déposé en Grande-Bretagne sous le contrôle de l’Autorité de démantèlement nucléaire (NDA).

Tepco va donc donner une partie (430 kg) de son plutonium/MOX de France à ces compagnies allemandes et prendre possession de la même masse de plutonium actuellement entreposée pour le compte de ces dernières en Grande-Bretagne, sans pour autant le rapatrier au Japon.

Cette transaction, proposée par Areva, a pour but de permettre aux firmes allemandes de vite bénéficier de MOX fabriqué en France par le groupe hexagonal Areva, en évitant de transporter du plutonium d’un lieu à l’autre, a expliqué Tepco.

“Pour notre part, nous pensons que cela contribue à utiliser le plutonium de façon pacifique et en tant que source d’énergie utile”, a poursuivi la compagnie.

“Nous avons vérifié avec le gouvernement du Japon et des autres pays concernés que cela ne posait pas de problème au regard des règles de non-prolifération”, a assuré Tepco.

Le retraitement du combustible usé de Tepco (issu des centrales Fukushima Daiichi et Daini avant l’accident du 11 mars 2011) avait commencé pour être transformé en MOX (oxydes de plutonium et uranium) en France, mais cette opération a été stoppée à cause de la catastrophe et de la décision prise le 20 mai 2011 de démanteler les 4 réacteurs ravagés sur les six du site, dont celui qui devait recevoir le MOX, le numéro 3.

Après cette transaction aura encore 2,1 tonnes de plutonium en France et 5,3 tonnes en Grande-Bretagne.

Auparavant, un programme gouvernemental demandait aux compagnies japonaises d’adapter une partie de leurs réacteurs nucléaires à l’usage de MOX.

Parallèlement, le Japon a pour projet de mettre en service une usine de retraitement de combustible usé et une usine de MOX à Rokkasho (nord), mais le tout est retardé de plusieurs années à cause de problèmes techniques antérieurs à l’accident de Fukushima et de nouveaux contrôles de sûreté depuis.

En attendant la mise en service de ces installations, le combustible usé contenant du plutonium issu des centrales nippones était expédié en France ou Grande-Bretagne pour retraitement avant d’être rapatrié au Japon. Actuellement toutefois, seuls 2 des 50 réacteurs de l’archipel sont actifs et aucun convoi de combustible à retraiter n’a été envoyé vers l’Europe depuis des mois.

Un chargement de MOX destiné au réacteur 3 de la centrale de Takahama (ouest), exploitée par Kansai Electric Power (Kepco), est en revanche parti récemment de Cherbourg pour arriver au Japon fin juin, dans le but d’être utilisé quand le réacteur concerné sera autorisé à redémarrer, à une date pour le moment indéfinie.