Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), le 10 avril 2013 (Photo : Fred Dufour) |
[24/04/2013 06:45:14] PARIS (AFP) La grève qui paralyse le site PSA Peugeot Citroën d’Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, “pourrait nous obliger” à le fermer dès cette année, a indiqué mercredi le directeur financier du constructeur automobile français, Jean-Baptiste de Chatillon.
A la question de savoir si PSA pourrait fermer l’usine d’Aulnay dès cette année et non en 2014 comme prévu, M. de Chatillon a expliqué que “le fait qu’un petit nombre de personnes continue à perturber notre usine pourrait nous y obliger”, lors d’une conférence d’analystes.
PSA Peugeot Citroën a par ailleurs publié mercredi un chiffre d’affaires en baisse de 6,5% à 13,0 milliards d’euros au premier trimestre et a réaffirmé que la dégradation plus forte que prévu du marché automobile européen allait l’amener à engager des négociations sur la compétitivité.
Le chiffre d’affaires de sa branche automobile, la plus importante, a chuté de 10,3% à 8,7 milliards d’euros sur ces trois mois, à cause de la dégringolade du marché européen où il réalise encore 57% de ses ventes et de “la pression maintenue sur les prix”, selon un communiqué de l’entreprise.
La progression des ventes du groupe en Chine et en Amérique latine n’a donc pas suffi à compenser son recul en Europe, où sa part de marché est tombée à 12,3% contre 12,9% au premier trimestre 2012.
Le constructeur automobile français a confirmé son objectif de diviser par deux le rythme de sa consommation de liquidités cette année et il vise un retour à l’équilibre de sa trésorerie opérationnelle fin 2014.
PSA souligne toutefois sa crainte que le marché européen puisse “être plus difficile qu’attendu” en 2014, ce qui pourrait l’amener à “de nouvelles mesures opérationnelles”, sous la forme d’un accord de compétitivité sur ses sites en France, suivant ainsi l’exemple de Renault.
à Paris (Photo : Eric Piermont) |
“Les mesures opérationnelles que nous sommes en train d’étudier, c’est le lancement de négociations (…) sur la compétitivité du groupe”, a expliqué son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d’un point presse. “Nous discuterons avec les partenaires sociaux à partir du deuxième trimestre.”
Il n’a pas voulu entrer dans le détail du contenu des futures négociations mais a reconnu que les questions du temps de travail, des congés et des augmentations de salaires, “c’est effectivement tout ce qui peut couvrir un accord de compétitivité”.
PSA doit d’abord boucler son plan de restructuration qui concerne plus de 11.200 salariés en France et qui prévoit la fermeture en 2014 de l’usine d’Aulnay, en région parisienne. Un ultime comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire est prévu à ce sujet le 29 avril.
A la question de savoir si les négociations sur la compétitivité pourraient déboucher sur de nouvelles suppressions d’emplois, M. de Chatillon a assuré que “ce n’est pas l’objet de ces discussions”.
Le constructeur, qui tient son assemblée générale des actionnaires ce mercredi, pourrait aussi être amené à retarder certaines dépenses d’investissement et il compte encore vendre des biens immobiliers pour 200 millions d’euros cette année.