à Genève (Photo : Fabrice Coffrini) |
[24/04/2013 09:44:11] TOKYO (AFP) Le candidat néo-zélandais à la direction de l’OMC, Tim Groser, a prévenu mercredi que l’organisation courait le risque de devenir “inutile”.
Le ministre du Commerce de la Nouvelle Zélande est l’un des cinq prétendants encore en lice pour prendre la succession du directeur général Pascal Lamy qui quittera la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) fin août.
M. Groser a averti que son prochain dirigeant, qui doit être sélectionné avant le 31 mai, aura “une responsabilité particulière” en raison du blocage des négociations multilatérales du cycle de Doha lancé en 2001.
“L’OMC, qui devrait être au centre du commerce international, connaît un grave problème: elle court le risque de devenir inutile”, a alerté le Néo-Zélandais lors d’un point de presse après une rencontre avec des responsables japonais à Tokyo.
Créée en 1995, l’OMC promeut les négociations commerciales mondiales dans le but de lever les barrières, que ce soit les subventions injustes, les taxes excessives et les régulations bloquantes.
Mais l’échec du cycle de Doha a poussé de nombreux pays à mettre l’accent sur des négociations bilatérales ou régionales plutôt que mondiales.
“Contrairement au quasi-blocage des discussions au coeur du système commercial mondial, c’est-à-dire de l’OMC, les pourparlers commerciaux régionaux prennent de l’ampleur à une vitesse incroyable”, a relevé M. Groser.
Or “quand on ne peut avancer au centre, à l’OMC, on avance dans les accords commerciaux régionaux”, a-t-il expliqué.
Onze pays riverains de l’océan Pacifique, dont les Etats-Unis, ses voisins nord-américains, et des Etats d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est ont ainsi engagé des négociations en vue de créer la plus vaste zone mondiale de libre-échange (baptisée “partenariat trans-Pacifique” ou TPP). Le Japon vient d’annoncer qu’il souhaitait les rejoindre.
L’Union européenne (UE) et les Etats-Unis envisagent en outre de lancer prochainement des discussions en vue de conclure un accord de libre-échange transatlantique, tandis que l’UE et le Japon viennent de débuter leurs propres pourparlers de libre-échange.
Les partisans d’un accord mondial sous l’égide de l’OMC jugent que de tels accords régionaux risquent de créer une mosaïque de traités aux règles parfois conflictuelles qui n’aideront pas à développer le commerce.