[24/04/2013 21:46:49] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile américain Ford a vu son bénéfice augmenter de 15% au premier trimestre grâce à l’Amérique du nord qui a compensé ses pertes persistantes en Europe, où il assure que sa restructuration est en bonne voie.
Le groupe a dégagé un bénéfice net de 1,6 milliard de dollars, pour un chiffre d’affaires de 35,8 milliards, en hausse de 10%. L’action a fini en baisse de 0,22% à 13,33 dollars.
Les résultats ont été soutenus essentiellement par l’Amérique du Nord, où les ventes ont bondi de 20% à 22,3 milliards de dollars.
“Nous nous attendons à une croissance de nos activités cette année” en Amérique du nord, a souligné le directeur financier Bob Shanks, interrogé par l’AFP.
Il s’inquiète toutefois de l’impact des coupes budgétaires automatiques entrées en vigueur début mars aux Etats-Unis. “Pendant l’été 2011, le débat sur le plafond de la dette a pesé sur la confiance des consommateurs, les gens avaient peur de se lancer dans un gros achat, on pourrait voir la même chose, vu la fragilité de l’économie”, a-t-il expliqué.
Comme ses concurrents, Ford ressent en revanche toujours les effets de la crise du marché automobile en Europe, où les ventes de voitures viennent d’enregistrer leur 18e mois consécutif de baisse et où les capacités de production des constructeurs excèdent largement la demande.
Le constructeur y a vu son chiffre d’affaires reculer de 7% sur un an, Ã 6,7 milliards de dollars, et ses ventes en volume baisser de 5%, contre un recul global de 9,8% des immatriculations de voitures neuves sur tout le Vieux continent.
Ford a encore accusé au premier trimestre dans la région une perte de 462 millions de dollars, triplée comparé à un an plus tôt mais réduite comparé au quatrième trimestre (732 millions).
Pour la banque Morgan Stanley, ce chiffre “correspond au consensus (du marché) pour la première fois en près de deux ans. Ce n’est pas une raison pour faire la fête, mais cela suggère que la situation se stabilise”.
Ford s’attend toujours à perdre au total 2 milliards de dollars environ cette année dans la région, après 1,75 milliard en 2012.
“Des progrès solides”
Le directeur général, Alan Mulally, a estimé lors de la traditionnelle conférence avec les analystes que les conditions dans la région devraient rester “faibles”, “en particulier dans les pays où un programme d’austérité est en cours”.
Mais il a affirmé que le groupe était “sur la bonne voie” dans sa restructuration (il prévoit notamment deux fermetures d’usines au Royaume-Uni, et une en Belgique) et “pour atteindre la rentabilité d’ici le milieu de la décennie” en Europe.
Les analystes de la banque RBC ont aussi vu “des progrès solides dans le plan de transformation en Europe” de Ford, évoquant entre autres des efforts sur les coûts et le lancement de nouveaux véhicules.
L’Amérique du Sud a aussi plombé les résultats du groupe au premier trimestre, avec une perte de 218 millions de dollars (contre un bénéfice de 54 millions un an auparavant).
Ford a souffert d’effets de change défavorables dans cette région, avec en particulier “un impact important de la dévaluation du bolivar” au Venezuela et “une période de crise économique périodique en Argentine”, a souligné le directeur financier Bob Shanks.
Il a souligné maintenu pour l’instant l’objectif d’un résultat légèrement positif sur l’année dans cette région.
Pour l’ensemble du groupe, il a confirmé sa prévision d’un bénéfice d’exploitation à peu près égal à celui de 2012.
En ce qui concerne la marque de luxe Lincoln, en pleine mue et dont les ventes chutent depuis des mois, M. Shanks a précisé à l’AFP que le groupe disposait finalement de “niveaux normaux de stocks pour la nouvelle MKZ dont les ventes sont robustes”, ce qui devrait apparaître dans les chiffres des ventes d’avril aux Etats-Unis.