Hollande en Chine : après Pékin, le président français se rend à Shangaï

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çois Hollande et son homologue chinois Xi Jinping le 25 avril 2013 à Pékin (Photo : Mark Ralston)

[26/04/2013 05:42:59] PEKIN (AFP) Reçu avec tous les égards par ses hôtes chinois, le président français François Hollande a vigoureusement plaidé jeudi, au premier jour d’une visite de 37 heures à Pékin et Shanghai, pour un “rééquilibrage” des échanges commerciaux mais abordé prudemment la question des droits de l’Homme.

Après un dîner d’Etat formel jeudi, un déjeuner doit réunir ce vendredi les deux couples présidentiels, la touche glamour de ce déplacement. Il s’agit de nouer un “lien personnel” et une “relation de confiance entre eux”, explique-t-on de source française.

François Hollande, qui est accompagné de huit ministres, s’envolera ensuite pour Shanghai, la capitale économique de la Chine. Il souhaite, a-t-il dit, que les rencontres franco-chinoises au sommet aient lieu désormais chaque année, alternativement en Chine et en France. L’invitation à Xi Jinping est déjà lancée.

Se disant “impressionné par la renaissance de la Chine” et son développement “considérable” ces 30 dernières années, M. Hollande a déploré jeudi le “déséquilibre” des échanges commerciaux. Il doit être “corrigé” non par une réduction des exportations ou des investissements mais, au contraire, “en les relevant encore”, a-t-il avancé.

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çois Hollande et sa compagne Valérie Trierweiler le 26 avril 2013 à Pékin (Photo : Bertrand Langlois)

Il “n’est pas acceptable” que les échanges avec la Chine accusent chaque année “26 milliards d’euros de déficit”, soit 40% du déficit global du commerce extérieur français, “et ceci depuis plusieurs années”, a encore insisté le président français, affirmant avoir “abordé franchement la question” avec son homologue chinois Xi Jinping.

En échange de l’ouverture du marché chinois qu’il réclame, François Hollande a toutefois promis à ses hôtes de lever “tous les obstacles, tous les freins” aux investissements chinois en France, à la condition toutefois qu’ils “contribuent à la création d’emplois et à l’activité”.

La lutte contre le chômage est une “cause nationale” qui passe aussi par la Chine, a-t-il assuré alors qu’était publiée en France une statistique alarmante avec 3.224.600 chômeurs enregistrés fin mars, un record absolu.

Très attendu sur la question des droits de l’Homme, le chef de l’Etat français a assuré l’avoir abordée avec ses interlocuteurs chinois mais “de manière franche et respectueuse”. “Ce n’était pas le seul but de ce déplacement”, a-t-il fait valoir, “nous voulons parler du partenariat politique, de notre responsabilité à l’échelle du monde, de notre relation bilatérale, de notre présence ici, de la présence de la Chine en Europe, de la croissance”.

Interrogé sur le cas particulier du prix Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobo, emprisonné depuis 2009 pour “subversion”, le président français a simplement évoqué, sans le citer nommément, une liste de dissidents chinois de l’Union européenne (UE) sur laquelle il figure.

François Hollande a “sacrifié les droits de l’Homme au profit des intérêts économiques”, a vivement déploré un responsable du comité international de soutien à cet intellectuel.

Pékin vante traditionnellement la force de son lien avec Paris –en dépit des aléas de la relation et des crispations autour de cette question des droits de l’homme– depuis que la France du général de Gaulle a pris les devants, reconnaissant la République populaire de Chine dès le 27 janvier 1964.

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çais sur la limousine utilisée par François Hollande le 25 avril 2013 à Pékin (Photo : Mark Ralston)

Perpétuant cette tradition, la nouvelle direction chinoise a réservé à François Hollande la première visite d’Etat d’un dirigeant occidental à Pékin depuis son arrivée aux affaires le mois dernier, une marque d’égards abondamment soulignée de part et d’autre. Le chef de l’Etat français, qui circulait à bord d’une somptueuse limousine chinoise “Hongqi” (Drapeau rouge), a été accueilli par Xi Jinping sur le parvis du palais du Peuple, face à la place Tiananmen avant que les deux dirigeants, réunis sous un dais de velours rouge, ne passent en revue une garde d’honneur, tandis que retentissaient 21 coups de canon et les hymnes nationaux.

Au second plan, se tenaient les délégations dont la première dame chinoise, la chanteuse populaire Peng Liyuan, qui a rang de général dans l’armée chinoise, et Valérie Trierweiler, compagne du président français.

“Un proverbe français dit : vieille amitié ne craint pas la rouille”, a rappelé Xi Jinping, souhaitant des “relations bilatérales encore plus étroites, plus saines et plus dynamiques.”

Toujours au chapitre économique, MM. Hollande et Xi ont assisté à la signature d’une série de lettres d’intention portant, dans l’aéronautique, sur l’achat de 60 Airbus par des compagnie chinoises et, dans le nucléaire civil, sur un projet de construction d’un centre de retraitement des déchets nucléaires similaire à celui de La Hague (ouest de la France) et une nouvelle tranche de la centrale chinoise de Taishan (sud).

D’autres accords ou contrats ont concerné des secteurs reflétant l’évolution du mode de vie chinois : le développement urbain durable, l’agroalimentaire, la santé et l’économie numérique.

Auparavant, François Hollande avait visité une entreprise française, Bernard Controls, qui fabrique à Pékin des équipements destinés à l’industrie nucléaire, pétrolière ou gazière. Cette ETI (entreprise de taille intermédiaire) est l’exemple même des entreprises que la France entend promouvoir sur les marchés extérieurs, à l’image des PME et ETI qui font la force de l’économie allemande.