Etats-Unis : la demande intérieure reste à la traîne de la croissance

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à Grand Central station (Photo : Timothy A. Clary)

[26/04/2013 14:59:16] WASHINGTON (AFP) La croissance économique des Etats-Unis s’est nettement accélérée au premier trimestre, mais les chiffres du PIB américain publiés vendredi montrent que la demande intérieure, dont la faiblesse retarde un véritable décollage de la reprise, peine à s’améliorer.

Le produit intérieur brut du pays a augmenté de 2,5% en rythme annualisé de janvier à mars, a indiqué le département du Commerce dans un communiqué.

Au quatrième trimestre, le PIB américain avait crû officiellement de 0,4%. Le nouveau taux de croissance annoncé par le ministère est moins bon que le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait une accélération plus forte de l’activité économique, à 2,8%.

L’amélioration du taux de croissance résulte d’une accélération de la production stockée par les entreprises privées, “d’une accélération de la consommation des ménages, d’un redressement des exportations et d’une baisse de la dépense publique moins forte (qu’au trimestre précédent), dont les effets ont été gommés en partie par un redressement des importations et un ralentissement de l’investissement privé hors logement”, écrit le gouvernement.

Le ministère précise que la consommation des ménages a connu pendant les trois premiers mois de l’année sa progression la plus forte en plus de deux ans (3,2% en rythme annualisé), et qu’elle a fourni à elle seule plus de 2,2 points de croissance au pays, alors même que le revenu disponible réel des Américains chutait de 5,3% sous l’effet de la hausse des cotisations sociales salariales.

Pour autant, l’évolution de la demande intérieure finale pour les produits américains n’a pas du tout suivi celle de la consommation privée et du taux de croissance de l’économie, puisqu’elle a ralenti à 1,5%, contre 1,9% pendant l’automne.

Cela s’explique par le fait que la seule hausse des stocks des entreprises (effet essentiellement comptable) a rapporté plus d’un point de croissance au pays pendant l’hiver et par la cure de rigueur budgétaire que s’impose le pays, et qui continue de déprimer la demande publique.

Accélération éphémère

Selon les chiffres du gouvernement, la progression de l’investissement privé hors logement est tombée officiellement de 13,2% au quatrième trimestre à 2,1% au premier. La hausse de l’investissement dans le logement a ralenti également mais est restée robuste, à 12,6%.

Le redressement des importations ayant été plus rapide que celui des exportations, le commerce extérieur a fait perdre 0,5 point de croissance au pays au premier trimestre, indique encore le gouvernement. C’est une peu moins que ce qu’a coûté (0,8 point de croissance) la baisse de 4,1% de la dépense publique.

La faiblesse persistante de la demande intérieure devrait conforter la banque centrale (Fed) dans sa politique d’assouplissement monétaire croissant destinée à soutenir la reprise.

Au fil du temps, celle-ci apparaît toujours fragile et marquée par les à-coups. L’accélération de la croissance au premier trimestre semble d’ailleurs avoir déjà fait long feu.

Nombre d’économistes estiment en effet que l’économie a commencé à ralentir dès le mois de mars. Le taux de croissance du deuxième trimestre devrait être en conséquence bien plus faible, les ménages commençant à adapter leur consommation à la nouvelle donne fiscale tandis que la pression sur la dépense publique s’accroît avec l’entrée en vigueur, début mars, de restrictions budgétaires drastiques et prévues pour durer.