L’Autriche participera aux discussions de l’UE sur la fraude fiscale

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émocrate Werner Faymann, le 4 avril 2013 à Vienne (Photo : Alexander Klein)

[26/04/2013 19:41:07] VIENNE (AFP) L’Autriche a annoncé vendredi qu’elle participerait aux discussions de l’Union européenne visant à limiter la fraude fiscale, mais a répété qu’elle allait maintenir le secret bancaire pour les résidents autrichiens.

Dans un communiqué commun, le chancelier autrichien, le social-démocrate Werner Faymann, et le vice-chancelier, le conservateur Michael Spindelegger, ont indiqué que Vienne acceptait de se joindre aux négociations de l’UE sur l’échange automatique de données bancaires.

“Nous voulons que la lutte internationale contre la fraude fiscale fonctionne, et nous voulons jouer un rôle déterminé dans cette lutte”, ont déclaré les responsables autrichiens. “Nous ne voulons pas donner sur le plan international l’impression que l’Autriche est un protecteur de ceux qui pratique l’évasion fiscale”, ont-ils dit.

Cependant, Vienne pose trois conditions à sa participation aux négociations, dont le respect des accords fiscaux bilatéraux conclus par l’Autriche avec la Suisse et avec le Liechtenstein et le maintien du secret bancaire pour les résidents autrichiens.

“Le secret bancaire en Autriche pour les résidents contribuables ne doit pas être affecté” par les mesures qui seront prises au niveau de l’UE, ont réitéré vendredi MM. Faymann et Spindelegger.

Les dirigeants autrichiens conditionnent également leur approbation des mesures qui seront adoptées par l’UE à leur degré d’efficacité.

“Notre approbation de normes (européennes) élargies sur la fiscalité dépendra de la question de savoir si ces normes sont réellement adaptées à la prévention de l’évasion fiscale et de la fraude fiscale”, ont-ils souligné dans leur communiqué.

L’Autriche a subi pendant des semaines de nombreuses critiques parce qu’elle était le dernier des 27 pays de l’UE à refuser la levée du secret bancaire, après que le Luxembourg eut annoncé qu’il acceptait cette levée.

Puis l’Autriche a annoncé le 9 avril, par la voix du chancelier Faymann, qu’elle acceptait de “négocier” la levée du secret bancaire pour les résidents étrangers détenteurs d’un compte sur son sol, comme le lui demande l’UE, mais que le secret bancaire, inscrit dans sa Constitution, devrait être préservé pour les Autrichiens.

Parallèlement, les dirigeants autrichiens, particulièrement le ministre des Finances Maria Fekter, ont réclamé à plusieurs reprises des enquêtes plus approfondies sur “les véritables paradis fiscaux”, citant des territoires sous juridication britannique comme les Iles anglo-normandes, Gibraltar ou les Iles Caïman.