La Bourse de Paris attend la BCE au tournant

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ébergeait autrefois la Bourse de Paris (Photo : Thomas Coex)

[27/04/2013 07:47:02] PARIS (AFP) Imperméable aux mauvaises nouvelles économiques, la Bourse de Paris mise sur une action de la Banque centrale européenne (BCE) pour dynamiser la croissance et restera attentive aux publications d’entreprises au cours de la semaine à venir.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a bondi de 4,33% pour terminer vendredi à 3.810, 05 points. Il s’affiche en nette hausse (+4,64%) depuis le 1er janvier.

Le marché parisien a même signé sa plus forte progression de l’année (+3,58%) mardi, porté par l’espoir de voir la BCE intervenir notamment en baissant son taux directeur, au plus tôt lors de sa prochaine réunion le 2 mai.

“Une distorsion. Voilà comment pourrait se résumer la situation des marchés boursiers européens au regard du sombre tableau macroéconomique”, souligne toutefois Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France.

“La semaine a été animée par de nouvelles statistiques économiques plutôt mal orientées en zone euro qui ont alimenté, avec les discours de certains membres de la BCE, les attentes d’une détente de la politique monétaire européenne la semaine prochaine”, résume Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

La publication mardi de l’indice d’activité privée dans la zone euro, dont la contraction se poursuit en avril au même rythme qu’en mars, avec des signes inquiétants venant d’Allemagne, a convaincu les investisseurs d’une intervention future de la BCE.

La plupart des économistes pronostiquent désormais une baisse de 0,25 point de pourcentage de son taux directeur, actuellement à 0,75%.

“Cela pourrait surprendre positivement si elle associait à cette baisse des taux des mesures visant à favoriser l’accès au crédit des PME”, notamment des pays jugés fragiles, indique Mathieu L’Hoir, stratégiste chez Axa IM.

Si action il y a, “cela participera d’un contexte global de politique monétaire ultra-accommodante”, déjà alimenté par la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon (BoJ), ajoute M. Mourier.

Le Comité de politique monétaire de la Fed se réunit à partir de mardi pour deux jours. Selon les analystes d’Unicredit, sa politique devrait rester inchangée, d’autant que la première estimation du PIB américain, à 2,5%, est en-dessous des prévisions.

Plusieurs indicateurs sont attendus la semaine prochaine aux Etats-Unis, permettant aux investisseurs de se faire une idée plus précise de l’état de l’économie du pays.

Ils seront particulièrement attentifs mercredi à la publication de l’indice ISM d’activité dans l’industrie en avril. Ils regarderont également vendredi le rapport mensuel sur l’emploi et le chômage, l’un des indicateurs les plus suivis.

La semaine continuera d’être animée par les publications d’entreprises, des deux côtés de l’Atlantique.

En France, EDF, Sanofi, Capgemini, BNP Paribas, Veolia ou encore Air France dévoileront chiffres d’affaires ou résultats pour le premier trimestre.

Outre-Atlantique, la saison se poursuivra avec Facebook et General Motors notamment.

Jusqu’à présent en Europe, il est “rare que les attentes aient été dépassées”, sans que les marchés n’infligent pour autant “de grosses sanctions”, indique Tangi Le Liboux d’Aurel BGC.

Les entreprises ont pour la plupart maintenu leurs prévisions en 2013, “probablement parce qu’elles se disent qu’il reste encore trois trimestres et que cela laisse le temps de rebondir”, ajoute-t-il.

Enfin, en zone euro, le marché attend la formation d’un gouvernement en Italie après avoir salué la réélection de Giorgio Napolitano à la présidence. Lundi, le pays doit d’ailleurs procéder à une émission obligataire de moyen et long terme.

L’Italie “a cristallisé un certain nombre d’inquiétudes”, explique M. L’Hoir. La réélection de M. Napolitano a donc été “un élément assez positif”, insiste-t-il.

Euronext (CAC 40)