évrier 2013 à Mexico (Photo : Omar Torres) |
[30/04/2013 13:06:41] GENEVE (AFP) Le candidat mexicain au poste de Directeur général de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), Herminio Blanco, veut redonner à cette organisation en perte de vitesse ses lettres de noblesse, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’AFP.
“Le principal défi, a-t-il dit, alors qu’il reste encore 8 jours de campagne pour décrocher le poste, est le “M” de OMC, soit le mot mondial”.
Les négociations du Doha round, visant à faciliter l’accès au commerce des pays les plus pauvres, lancées en 2001, sont au point mort depuis plusieurs années, et du coup certains pays ou régions du monde négocient des accords bilatéraux, a-t-il relevé.
Face à cette situation, a-t-il dit, il faut trouver les moyens de “transférer toute cette énergie à Genève”, au siège de l’OMC, afin de montrer que cette organisation a une véritable utilité et qu’il s’agit bel et bien d’une organisation à vocation “mondiale”.
Herminio Blanco, 62 ans, un ancien ministre mexicain du commerce, est l’un des deux finalistes concourant pour le poste de Directeur général de l’OMC, en remplacement du Français Pascal Lamy, dont le 2ème mandat de 4 ans se termine fin août.
Le second finaliste est le Brésilien Roberto Azevedo, 55 ans, qui occupe les fonctions d’ambassadeur du brésil auprès de l’OMC.
Le nom du candidat vainqueur, désigné par consensus, devrait être connu la semaine prochaine, les 7 ou 8 mai, à l’issue d’un dernier round de sélection à Genève entre les 159 états-membres de l’OMC.
Pour M. Blanco, l’OMC doit s’interroger sur “ce que sera le commerce dans 10 ou 15 ans” et également “s’adapter” aux nouvelles donnes dans le monde du commerce international.
“Durant les dernières années, les barrières et les obstacles au commerce sont devenus beaucoup plus sophistiqués”, a-t-il encore indiqué, en précisant que l’OMC devait abandonner son attitude “défensive et changer” si elle veut conserver une place de leader, et “continuer à garder une longueur d’avance”.
évrier 2013 à Mexico (Photo : Omar Torres) |
Interrogé sur ses atouts pour décrocher le poste, M. Blanco a répondu qu’il avait une triple expérience de négociateur, de ministre et de responsable dans le secteur privé.
“J’ai été ministre dans une période très difficile pour le Mexique, en 1995”, a-t-il déclaré, et selon lui cela lui sera très utile pour “parler avec des chefs d’Etat ou de gouvernement, ainsi qu’avec des ministres”, s’il est choisi comme Directeur général.
M. Blanco a aussi rappelé avoir mené à terme “des négociations très difficiles avec les Etats-Unis, l’Europe, le Japon et l’Amérique centrale”.
Enfin, le fait d’être originaire du Mexique, un pays qui s’est sorti de la crise grâce au développement de son commerce, est également un atout selon lui. “Le Mexique a considéré le commerce comme un outil très efficace permettant de se développer”, a-t-il dit.
A ce jour, M. Blanco déclare avoir eu le soutien de nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique. “La campagne continue, nous avons de bonnes chances de victoire, mais je reste concentré jusqu’au bout”, a-t-il dit.
En une semaine, le candidat mexicain s’est rendu à Haïti au Mexique, puis à Genève, avant de repartir pour Bruxelles.
Il a indiqué avoir rencontré plus d’une centaine de pays depuis le début de sa campagne en janvier dernier.
Neuf candidats briguaient au départ le poste de M. Lamy. Sur les 9 candidats, il y avait trois Latino-Américains.
Au premier tour de sélection, quatre candidats ont été éliminés. Ils représentaient le Kenya, le Ghana, la Jordanie et le Costa-Rica.
Au 2ème tour de sélection, trois autres candidats ont été éliminés, et venaient d’Indonésie, de Corée du Sud et de Nouvelle Zélande.
Créée en 1995, l’OMC a toujours été dirigée par un représentant d’un pays développé, à l’exception d’un intermède de 2 ans assuré par la Thaïlande.
Le prochain Directeur général sera forcément un Latino-Américain, ce qui est une première.