L’Italie, plombée par sa dette, toujours au milieu du gué, selon l’OCDE

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à gauche, et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, à Bruxelles, le 2 mai 2013 (Photo : Georges Gobet)

[02/05/2013 08:16:46] MILAN (AFP) L’Italie a accompli des progrès en matière d’assainissement budgétaire et de réformes, mais demeure vulnérable à de possibles changements d’humeur des marchés financiers en raison de sa forte dette, prévient jeudi l’OCDE, alors qu’un nouveau gouvernement italien fait ses premiers pas cette semaine.

“Avec un ratio dette/PIB proche de 130% et un calendrier de remboursement chargé, l’Italie reste exposée à de brusques changements d’humeur des marchés financiers. Une réduction importante et durable de la dette publique est donc la priorité budgétaire numéro un”, écrit l’organisation dans ce rapport qui doit être présenté à Rome plus tard dans la journée.

L’OCDE invite ainsi le nouvel exécutif à un meilleur contrôle des dépenses, à “consolider” les réformes déjà mises en place et à en initier de nouvelles s’il entend promouvoir la croissance et la productivité, points faibles de l’Italie.

Sa première recommandation est de faire en sorte d’inverser la tendance à la hausse du ratio dette/PIB, ce qu’elle juge possible via un “budget équilibré ou un petit excédent budgétaire, soutenu par la mise en oeuvre solide de réformes favorisant la croissance”.

L’OCDE ne prévoit cependant pas d’inversion de tendance dans ses propres prévisions. Celles-ci font état d’un ratio de 134% en 2014, qui pourrait continuer à croître en l’absence de nouvelles restrictions budgétaires ou de privatisations. Le gouvernement italien sortant, dans ses prévisions présentées en avril, estimait pour sa part que la dette publique atteindrait un pic de 130,4% du PIB en 2013 avant de décroître ensuite.

Notant que la tenue des finances publiques et la santé du système bancaire sont “fortement interdépendantes”, l’OCDE suggère aussi de pousser les banques italiennes à mieux se prémunir en augmentant encore leurs provisions pour risques et leurs fonds propres, et d’encourager la compétition dans le secteur financier.

Côté croissance, l’OCDE prévient que l’économie, tout en restant “très apathique”, devrait néanmoins “émerger de la récession” : le rapport prédit ainsi un recul de 1,5% du PIB cette année et une croissance de 0,5% en 2014. Il prévoit aussi un déficit public à 3,3% du PIB cette année et 3,8% en 2014.

Les bénéfices des réformes menées depuis fin 2011 “mettront du temps à se matérialiser étant donné la faiblesse de la confiance, de la reprise relativement lente ailleurs et du besoin persistant de consolidation budgétaire”, note-t-il. Quant au projet de remboursement de 40 mds EUR d’arriérés de dette publique aux entreprises italiennes récemment dévoilé par les autorités, son impact sur la croissance est “incertain”, juge l’OCDE.