Pas d’alternative à la politique de consolidation budgétaire, selon Christine Lagarde

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énérale du FMI, Christine Lagarde, à Washington le 20 avril 2013 (Photo : Nicholas Kamm)

[02/05/2013 18:48:22] GENEVE (AFP) La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a estimé jeudi, au lendemain des manifestations anti-austérité du 1er mai, qu’il n’y avait pas d’alternative à la politique de consolidation budgétaire, dans une interview à la télévision suisse-romande.

Interrogée par les journalistes de la Télévision suisse sur une alternative à l’austérité, Mme Lagarde a répondu “Quelle est l’alternative ?”. Selon elle, il n’est pas possible de recourir davantage à l’emprunt, ni de “refaire” du déficit, ni de faire une politique de relance, qui n’aurait pas les moyens financiers adéquats.

Selon elle, la “consolidation et la discipline budgétaires” doivent se poursuivre, mas pas forcément au même rythme pour tous les pays, afin de tenir compte de la situation de chacun.

“Certains pays doivent tenir le rythme, d’autres peuvent ralentir”, a-t-elle dit, en citant le cas de la Grèce qui a obtenu un délai supplémentaire pour rembourser ses crédits.

Pour Mme Lagarde, qui participe en ce moment au symposium de Saint-Gall, une sorte de “mini-Davos” qui réunit des décideurs internationaux chaque année dans l’université de cette petite ville du nord-est de la Suisse, il faut que les efforts actuels soient poursuivis.

Dans cette interview de 15 minutes, visible sur le site internet de la RTS (radio télévision suisse), Mme Lagarde a ajouté que “la situation est difficile” et qu’il faut à la fois observer “une discipline budgétaire” et “favoriser les éléments de croissance”, afin de promouvoir les “investissements et l’emploi”.

Interrogée sur l’Allemagne, la directrice du FMI a estimé que ce pays est en “train de récolter les fruits de sa politique”.

Selon elle, il y a actuellement “trois types de vitesses dans le monde”. Les pays les plus rapides dans la croissance sont les pays émergents. Ils sont suivis par un deuxième groupe, qui commence à renouer avec la croissance, et dont font partie les Etats-Unis, la Suède et la Suisse.

Enfin, le troisième groupe est composé de la zone euro et du Japon, qui “peinent à retrouver le chemin de la croissance”.

Interrogée sur l'”affaire Tapie”, Mme Lagarde a répondu: “A chaque jour suffit sa peine, s’il y a des investigations, je continuerai à faire mon métier”.

Mme Lagarde doit être entendue par la justice française sur son rôle dans l’arbitrage contesté de la vente de la firme Adidas, aux termes duquel l’homme d’affaires français Bernard Tapie a reçu 400 millions d’euros.

En réponse à une question sur “une ligne rouge” dans ce dossier, dont le franchissement éventuel l’obligerait à démissionner, Mme Lagarde a déclaré: “Le FMI ne fait pas de spéculations, et je ne fais pas de spéculations”.

La directrice général du FMI est convoquée en mai par la justice française pour s’expliquer sur ce dossier.