Les introductions à la Bourse de Paris pourraient revenir en force en 2013

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Un trader (Photo : Eric Piermont)

[03/05/2013 09:47:10] PARIS (AFP) A la traîne par rapport à ses voisins européens en début d’année, le marché parisien pourrait voir les introductions en Bourse revenir en force en 2013, signant sa meilleure année depuis la crise, à condition que le retour de la confiance se confirme.

“Si les signaux restent positifs”, l’année 2013 sera “probablement la meilleure année depuis notre entrée en crise, c’est-à-dire depuis 2008”, affirme Marc Lefèvre, responsable des introductions en Bourse chez NYSE Euronext.

En 2012, le marché parisien a enregistré 18 nouvelles cotations, pour un montant levé de 260 millions d’euros, deux fois supérieur à celui de 2011, indique le groupe boursier.

Les opérations ont déjà démarré fort cette année sur d’autres places européennes. A Francfort notamment, le groupe immobilier allemand LEG Immobilien a levé plus de 1,34 milliard d’euros, suivi du chimiste Evonik qui a récolté 345 millions d’euros lors de son entrée à Luxembourg et Francfort.

En France, la dernière opération de taille remonte à 2010, avec Medica et ses 300 millions d’euros.

“Il n’y a aucune raison que la Bourse de Paris ne se rouvre pas”, abonde Cyril Michel, responsable des IPO au sein de la banque HSBC.

Au plus fort de la crise, “le niveau de volatilité du marché était trop élevé”, rendant difficile la détermination d’un prix, explique-t-il.

Désormais, “grâce à la hausse récente du marché, les vendeurs peuvent trouver un niveau de valorisation plus en ligne avec leurs attentes”, soutient M. Michel.

A Paris, “on a eu un début d’année un peu plus lent qu’espéré mais ce qui est rassurant c’est que l’accélération se vérifie”, détaille M. Lefèvre, faisant état du retour d'”un climat de confiance” et d’un “positivisme” partagé par l’ensemble des acteurs de la place.

La Fnac attendue le 20 juin

Il table sur “une douzaine d’opérations d’ici l’été”, dont la moitié sur Alternext, le marché réservé aux petites et moyennes capitalisations de la Bourse de Paris.

Parmi ces futures introductions, deux sociétés dans le domaines des “biotechs et de l’industrie lourde font le pari d’un double listing à Paris et New York”, explique M. Lefèvre, affirmant que les montants levés se situeront entre “150 et 500 millions d’euros”, avec des capitalisations pouvant aller jusqu’au milliard.

La place de Paris continue d’attirer des sociétés spécialisées dans les technologies médicales et les biotechnologies. Elles sont nombreuses à s’être tournées vers la Bourse depuis le début de l’année, à l’image de SpineGuard, qui a levé 8,1 millions d’euros fin avril, Spineway ou encore Erytech Pharma.

Point positif, selon M. Lefèvre, d’autres secteurs prennent le chemin du marché comme l’audiovisuel, avec la société Ymagis, spécialiste des services et technologies numériques pour l’industrie du cinéma, ou encore la distribution.

Le groupe PPR, qui sera rebaptisé Kering lors de son assemblée générale en juin, a l’intention de placer en Bourse sa filiale Fnac, sous la forme d’une scission. La première cotation est envisagée pour le 20 juin.

Si l’offre semble abondante, reste à savoir si les investisseurs répondront présents, après les sueurs froides de ces dernières années.

“La Bourse de Paris n’a pas à rougir de ses opérations” mais en France, “la croissance économique est proche de zéro et le discours ambiant n’est pas très positif à l’égard de la Bourse”, analyse Philippe Kubisa, associé Marché de capitaux chez PricewaterhouseCoopers.

“On a quand même une désaffection croissante de l’actionnaire individuel”, pointe-t-il.

“La Bourse de Paris, ce n’est pas l’économie française à proprement parler”, tempère M. Michel. “L’attractivité d’une place financière se mesure aux sociétés qu’on y trouve”, indique-t-il. Et “du point de vue des investisseurs, nous pensons qu’il y a de la demande pour de nouvelles histoires”, conclut-il.