ès de Paris (Photo : Joel Saget) |
[03/05/2013 11:53:21] PARIS (AFP) Le groupe Air France-KLM, qui a présenté vendredi des résultats trimestriels décevants pour le marché, se donne toujours jusqu’à l’automne pour décider d’amplifier ou non son plan de restructuration.
“Nous sommes et nous serons pour la période à venir (saison d’été) centrés sur la mise en oeuvre des mesures d’économies. Il y aura un passage en revue de la situation, un rendez-vous, à l’automne avec les syndicats pour apprécier la situation”, a déclaré Philippe Calavia, directeur financier, lors d’une conférence téléphonique.
L’enjeu sera alors de déterminer si le groupe est en ligne “à 100% avec ses objectifs” et s’il faut “renforcer certaines mesures d’économies de certains secteurs qui ont des résultats moins bons que prévu ou qui sont confrontés à des conditions plus difficiles”, a-t-il ajouté.
Selon le dirigeant, il faut attendre la fin de la saison d’été pour avoir “une appréciation pertinente” de l’impact réel des mesures du plan Transform 2015, initiées en janvier 2012.
Il a en outre insisté sur le fait que pour l’heure, “la priorité numéro 1” était de “s’en tenir aux engagements pris il y a un peu plus d’un an”.
Plus tôt, le groupe franco-néerlandais, numéro 2 européen derrière le groupe allemand Lufthansa, avait estimé que le plan de restructuration se déroulait “selon le calendrier prévu” malgré un environnement “incertain et difficile”.
Transform 2015 a notamment pour objectifs de réduire les coûts de 2 milliards d’euros en trois ans et de réduire la dette de 2 milliards à fin 2014 par rapport à janvier 2012.
Outre l’augmentation de la performance économique de 20% des salariés, il prévoit la suppression de 5.122 postes équivalents temps plein à fin 2013, sans départs contraints.
Dès l’annonce de son plan, la direction avait indiqué qu’elle n’excluait pas des mesures complémentaires y compris en terme de suppressions de poste si le redressement était jugé insuffisant.
Puis, en février dernier, lors de la publication des résultats annuels, elle avait dévoilé que le court et moyen-courrier était toujours très déficitaire (800 millions de pertes en 2012). Les bases de province d’Air France à Marseille, Nice et Toulouse, peinent à décoller.
Philippe Calavia s’est refusé vendredi à préciser l’impact du plan sur les résultats du premier trimestre.
De janvier à mars, la perte d’exploitation a été ramenée à 530 millions d’euros contre 597 millions un an plus tôt. La dette nette, goulet d’étranglement du groupe, a également été réduite pour s’établir à 5,9 milliards contre 5,97 milliards au 31 décembre 2012.
La perte nette s’est en revanche creusée à 630 millions d’euros contre 368 millions au premier trimestre 2012, sous l’effet notamment des restructurations.
“Dans un environnement économique dégradé, le groupe a poursuivi sa politique de baisse des coûts et de réduction de la dette nette au cours de ce trimestre traditionnellement difficile”, s’est félicité Air France-KLM dont le plan Transform 2015 doit s’achever à la fin de l’année prochaine.
Elle a notamment indiqué que les charges de personnel avaient diminué de 1,7% à 1,89 milliard d’euros “en raison principalement de la baisse des effectifs (-41 millions d’euros)”.
Pour les trois premiers mois de l’année, le groupe a par ailleurs réalisé un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros en progression de 1,3%.
Air France-KLM a enfin confirmé “ses objectifs pour 2013 d’une réduction du coût unitaire à change et prix du carburant constants et d’une réduction de la dette nette”.
Trop vague pour les analystes qui ont sanctionné le titre en Bourse.
A la mi-journée, celui-ci chutait de 5,87% à 7,53 euros dans un marché quasiment stable.