Austérité : la BCE met en garde contre tout relâchement des efforts

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érence de presse à Bruxelles, le 3 mai 2013 (Photo : Georges Gobet)

[04/05/2013 07:26:48] PARIS (AFP) Un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), le français Benoît Coeuré, a mis en garde samedi contre tout éventuel relâchement des efforts de baisse des déficits, notamment de la France, après la décision de Bruxelles de lui accorder un délai supplémentaire.

“Ce qui compte pour la BCE, c’est la crédibilité”, a-t-il déclaré à la radio France Inter, interrogé sur le point de savoir si la décision de la Commission européenne vendredi d’accorder deux ans à Paris, jusqu’à 2015, pour ramener son déficit sous la barre des 3% serait utile.

“Si ces deux ans de plus accordés (…) permettent de crédibiliser la trajectoire de baisse des déficits, à ce moment là, pourquoi pas ? Mais si au contraire, ces deux ans de plus donnent l’impression qu’il n’y a plus de limite, que les objectifs ne sont plus là et que l’effort s’attenue, à ce moment là, cela n’aurait pas servi à grand chose”, a déclaré M. Coeuré.

Le gouvernement français a déjà affirmé qu’il “maintient le cap du sérieux budgétaire et des réformes, et confirme son objectif d’amélioration de ses comptes publics”.

Plus généralement, M. Coeuré a mis en garde contre un risque de “relâchement” généralisé en raison de la lenteur avec laquelle les pays européens agissent et mettent en place des institutions.

Il existe un risque “que les efforts qui ont été faits jusqu’à maintenant, non seulement se relâchent mais même qu’on reviennent sur certains acquis depuis ces derniers mois, notamment en terme de désendettement”, selon lui.

M. Coeuré a insisté sur le caractère indispensable de ce désendettement, tout en ménageant la croissance.

“Bien sûr, il faut une stratégie de retour à la croissance collective, cela ne passe pas nécessairemment pas plus de dépenses. Ce n’est pas en créant de nouvelles dettes qu’on va résoudre le problème de la croissance en Europe”, a-t-il dit.

Selon lui, cet ajustement des déficits “par la baisse de la dépense est plus de nature à ramener la croissance que par l’augmentation des impôts”.

Il a estimé que le gouvernement français ” a fait les choses dans l’ordre où elles étaient possible”. Jusqu’ici, “la seule maniere de réduire rapidement les déficits, c’est d’augmenter les impôts et c’est ce qui a été fait, et maintenent il me semble qu’on est à un stade où l’action doit porter plutot sur le contrôle de la dépense publique”.