Entre mai 2012 et mai 2013, pas moins de 196 journalistes ont été agressés, ce qui fait une une moyenne de 9 agressions par mois, soit une forte hausse du nombre d’exactions contre des journalistes en comparaison avec la période précédente, selon Aymen Rezgui, membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), chargé des libertés.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Rezgui impute la responsabilité de la persistance de ces agressions à l’impunité assurée aux auteurs d’agressions par des protecteurs, voire des commanditaires, dont certains incitent à la violence, lors de meetings et sur des plateaux de télévision, en désignant des journalistes.
Le rapport sur les libertés publié le jour même par le SNJT comporte des données détaillées sur les abus et autres violations commis à l’endroit des journalistes et communicateurs par l’institution sécuritaire, des représentants de l’autorité publique, des hommes politiques, ou plus généralement par des partisans de certains courants, a-t-il indiqué.
Il a, également, pointé du doigt le retour de la censure dans les établissements publics et privés de presse, de même que la priorité toujours donnée au volet coercitif dans l’arsenal juridique en matière de rapports avec les journalistes et les médias. Plusieurs journalistes ont ainsi fait l’objet de procédures d’instruction en rapport avec leurs activités professionnelles afin, a-t-il estimé, de les faire retourner “à la case autocensure”.
Présente à la conférence de presse, la présidente du SNJT, Néjiba Hamrouni, a appelé à faire en sorte que le 3 mai de cette année ait “un goût protestataire et non pas festif”, assurant que le syndicat “continuera à se battre pour les droits professionnels et sociaux des journalistes et pour la liberté d’expression”.
WMC/TAP