«Le potentiel entrepreneurial des femmes et le développement économique du Maghreb», c’est le thème de la conférence maghrébine qu’organisent l’association «Afrimalife» et la fondation Konrad Adenauer, et ce les 10 et 11 mai à Tunis.
Le phénomène le plus important des deux dernières décennies est l’accès d’un nombre de plus en plus croissant de femmes au milieu entrepreneurial. Conséquence: la reconnaissance de leur rôle économique et le renforcement de leur positionnement dans le secteur privé. Les femmes ne sont plus dans les affaires par devoir, héritages, ou successions obligent, mais par vocation.
Pour l’association Afrimalife, présidée par Leila Khaiat, ancienne membre du bureau exécutif de l’UTICA et femme d’affaires, «les femmes maghrébines se doivent, elles aussi, de rendre leur savoir-faire visible et de valoriser leur contribution dans la création des richesses redistribuées à travers l’emploi et l’accroissement du pouvoir d’achat de la population».
C’est d’ailleurs l’objectif de la tenue de la conférence maghrébine en cette conjoncture assez délicate par laquelle passe la région en ce moment. Car, par l’évaluation du potentiel féminin aussi bien dans les secteurs formel et informer, on peut identifier des pistes pour améliorer leurs compétences, leurs rendements et leurs positionnements dans les sphères socio-économiques de leurs pays respectifs. Les femmes maghrébines ne sont pas et ne veulent pas être celles des “Mille-et-une-nuits“ qui nourrissent les fantasmes des hommes dont l’esprit est de plus en plus tourné vers une mentalité arriérée importée de certains pays du Golfe arabe. Elles veulent être des actrices dans leurs pays et des vecteurs de développement et de croissance en participant de manière significative à l’accroissement des PIB.
Leurs poids dans le PIB du Maghreb, c’est ce dont parleront, parmi d’autres, Sabah Chraibi, universitaire marocaine et fondatrice de l’association ESPOD, et Riadh Zghal, professeur émérite et experte en économie et en sociologie. Du cadre institutionnel et des modalités pratiques de l’entrepreneuriat féminin, débattront Nicole Ehlermann Cache, de l’OCDE et Fatma Abassi, consultante tunisienne. Les perspectives de la contribution des femmes entrepreneures à la constitution du Maghreb économique seront discutées par Yasmyna Taya d’Algérie et Yomna Cheridi d’Egypte.
Pour enrichir encore le programme de la conférence, Afrimalife a fait appel à l’éminent historien et homme de culture, Mohamed Raja Farhat qui présidera un déjeuner-débat autour du thème «L’identité culturelle maghrébine». Eh oui, pour construire un avenir, il faut bien connaître son passé, et le Maghreb a besoin de redécouvrir ce passé que d’aucuns cherchent à gommer par tous les moyens, y compris par le terrorisme.