Pour Enrico Letta, l’UE ne peut pas être “seulement impôts et austérité”

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à Rome (Photo : Gabriel Bouys)

[05/05/2013 20:13:01] ROME (AFP) Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a estimé dimanche soir que l’Union européenne ne pouvait pas être “seulement impôts et austérité”, mais a promis que le pays maintiendrait ses engagements de discipline financière envers Bruxelles.

“Après ma tournée européenne je suis rentrée avec un peu plus de confiance, j’ai dit que l’Italie veut maintenir les engagements pris mais nous ne pouvons pas accepter que l’Europe soit seulement coupes, impôts et austérité”, a dit M. Letta au cours d’une émission télévisée.

Le chef du gouvernement italien est allé mardi à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, puis mercredi à Paris pour une visite au président François Hollande et il a terminé avec Bruxelles et des rencontres avec les dirigeants européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

L’économie italienne est en récession et le pays peine à trouver les ressources pour financer un début de relance de la demande intérieure alors que ses comptes publics sont dans le rouge avec une dette d’environ 130% du PIB.

M. Letta tente de trouver auprès de ses partenaires et des institutions de l’UE un espace de manoeuvre pour trouver la quadrature du cercle, des ressources supplémentaires tout en restant dans les clous fixés par Bruxelles.

Il a assuré que lors du prochain sommet de l’UE, en juin, il demandera à ses homologues le lancement d’un grand projet de lutte contre le chômage des jeunes, une de ses priorités affichées.

M. Letta a promis en termes prudents de “dépasser” l’IMU, la taxe immobilière détestée des Italiens mais qui représentait une entrée importante dans les caisses de l’État, sans entrer dans le détail, à part que la prochaine quote-part, prévue en juin, sera “suspendue” par un décret-loi.

Évoquant les possibilités de trouver les ressources nécessaires pour le financement des premières mesures de son gouvernement, M. Letta a juste exprimé le voeu de ne pas devoir augmenter la TVA d’un point et de ne pas devoir procéder à de nouvelles coupes budgétaires.

“Je m’engage à démissionner s’il y a des coupes” dans les budgets de la recherche, de l’éducation et de la culture, a tenu cependant à préciser M. Letta évoquant ces domaines qui ont payé un lourd tribut à l’austérité dans la péninsule.

Le chef du gouvernement italien se rendra lundi à Madrid pour une rencontre avec son homologue espagnol, Mariano Rajoy, qui rencontre des problèmes semblables pour redresser les finances du pays sans asphyxier davantage son économie en récession.