Déficit : la banque centrale allemande met en garde la France

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ésident de la Bundesbank, Jens Weidmann, à Berlin le 18 mars 2013 (Photo : Odd Andersen)

[09/05/2013 06:27:32] BERLIN (AFP) Le président de la Banque centrale allemande (Bundesbank), Jens Weidmann, met en garde la France sur son déficit public, affirmant que Paris doit concrétiser ses engagements en matière budgétaire, dans un entretien paru jeudi.

“Les Etats membres (de l’Union européenne) ont convenu de budgets équilibrés à moyen terme”, a souligné M. Weidmann dans le quotidien régional allemand WAZ. “Pour regagner la confiance, nous ne devons pas seulement mettre de nouvelles règles par écrit et promettre qu’on s’y tiendra dans le futur, mais on doit aussi les concrétiser”, a-t-il poursuivi.

“La France a certes réduit son déficit budgétaire ces dernières années”, a-t-il relevé. “Mais selon les prévisions de la Commission européenne, il sera toujours de près de 4% cette année et va même légèrement augmenter l’an prochain”, a-t-il rappelé. “Pour moi ce ne sont pas des économies”.

Pour le dirigeant de la très respectée Bundesbank, “la France a, en tant que poids lourd de l’Union monétaire, un rôle de modèle”.

Jens Weidmann a également insisté sur le fait que le chômage des jeunes était dans certains pays européens “dramatique”. “Mais des programmes de dépenses et de stimulation à court terme de la croissance et une augmentation des dettes pour les générations à venir ne créent pas des emplois durables dont on a pourtant urgemment besoin”, a-t-il estimé.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a appelé lundi la France à poursuivre ses réformes, rappelant que Paris ne devait “pas abandonner le chemin des réformes” après le sursis octroyé par Bruxelles pour réduire ses déficits publics.

A l’instar de l’Espagne, Paris a obtenu un sursis de deux ans, soit jusqu’en 2015, pour atteindre ses objectifs budgétaires, alors que la Commission européenne table sur une récession cette année en France et prévoit un dérapage de ses déficits contribuant à une hausse inquiétante du chômage.