Automobile : Nissan confronté à de nombreux “défis” qui ont bloqué son profit

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à Yokohama (Photo : Toshifumi Kitamura)

[10/05/2013 09:38:08] TOKYO (AFP) Le constructeur d’automobiles japonais Nissan a reconnu avoir fait face à un certain nombre de “défis” lors de l’année écoulée, au cours de laquelle son bénéfice net a stagné à cause de ventes décevantes en Chine et en Europe.

Le groupe dont le français Renault est le premier actionnaire a espéré vendredi que ce profit net en yens décollerait de 22,6% entre avril 2013 et mars 2014, pour atteindre l’équivalent de 3,44 milliards d’euros (au taux de change prévu par Nissan). Il table sur de meilleures ventes sur tous ses marchés.

Mais au cours de l’exercice écoulé (avril 2012 à mars 2013), le deuxième constructeur japonais en volume n’a pu imiter son compatriote Toyota, le numéro un mondial, dont les bénéfices se sont envolés grâce à un fort rebond de ses ventes.

“L’exercice comptable 2012-2013 a été marqué par des succès et des défis pour Nissan”, a concédé le PDG de Nissan, Carlos Ghosn.

Son bénéfice net a stagné à quelque 3,21 milliards d’euros (au taux de change moyen d’alors, quand le yen était nettement plus fort qu’aujourd’hui).

Malgré un nouveau record de ventes avec 4,914 millions de véhicules vendus dans le monde (+1,4%), Nissan a pourtant vu sa part du marché mondial s’effriter (-0,2 point à 6,2%), même si M. Ghosn juge “toujours atteignable” l’objectif de 8% d’ici 2016-2017.

L’activité américaine de Nissan s’est plutôt bien portée, tout comme ses affaires sur les nouveaux marchés du Moyen-Orient, de Thaïlande et du Brésil.

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Illinois aux Etats-Unis (Photo : Scott Olson)

Mais sur son principal marché chinois, Nissan a souffert d’un différend territorial sino-nippon. La nationalisation japonaise en septembre d’îles revendiquées par Pékin a entraîné d’importantes manifestations en Chine et cette atmosphère antijaponaise a pesé sur les ventes les mois suivants, même si les affaires se sont améliorées depuis.

En Europe en proie à la récession, les ventes de Nissan ont notablement diminué tout comme au Japon, dans une moindre mesure.

Grignoté par une hausse des dépenses de marketing et en recherche et développement, le bénéfice opérationnel de Nissan s’est réduit et la dépréciation du yen en fin d’exercice n’a pas suffi à compenser.

“Nissan fait face à des facteurs d’incertitude, dont ses relations avec Renault, sa stratégie pour les véhicules électriques et le problème chinois”, a résumé pour l’AFP Tatsuya Mizuno, expert du secteur.

Le groupe nippon vient de confier à son actionnaire français, sur son site de Flins (ouest de Paris), la fabrication d’exemplaires de la prochaine génération de Micra dès 2016. Mais en interne, des cadres de Nissan commenceraient à froncer les sourcils face aux exigences croissantes de Renault, d’après la presse nippone.

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ésentée le 10 mai 2013 à Yokohama (Photo : Toshifumi Kitamura)

La voiture électrique, dans laquelle l’alliance Renault-Nissan a investi quatre milliards d’euros, peine en outre à décoller. La Leaf de Nissan ne s’est vendue qu’à 62.000 exemplaires dans le monde depuis son lancement fin 2010.

M. Ghosn a reconnu qu’il serait “difficile” d’atteindre l’objectif initial de 1,5 million de véhicules électriques vendus d’ici à 2016-2017 (tous modèles confondus, Nissan et Renault combinés), mais a souligné que les ventes de la Leaf “s’accéléraient” et que la mise en place d’infrastructures spéciales pour le rechargement les doperait à l’avenir.

Pour l’exercice en cours, Nissan espère élever davantage ses ventes en volume (+7,8%) pour dépasser les cinq millions d’unités, et augmenter sa part de marché grâce à la sortie de nouveaux modèles, dont le premier de sa voiture bon marché Datsun qui doit être vendue prochainement en Inde, Indonésie, Russie puis Afrique du Sud.

Il table en conséquence sur une augmentation de 7,7% de son chiffre d’affaires et de 16,5% de son bénéfice d’exploitation.