és du groupe pharmaceutique Sanofi aventis, le 25 septembre 2012 à Toulouse (Photo : Remy Gabalda) |
[14/05/2013 08:28:16] PARIS (AFP) L’Autorité de la concurrence a annoncé mardi avoir sanctionné le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis à hauteur de 40,6 millions d’euros pour avoir dénigré les génériques de Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au monde.
Le groupe pharmaceutique a “mis en place auprès des professionnels de la santé (médecins et pharmaciens d’officine) une stratégie de dénigrement à l’encontre des génériques de Plavix afin de limiter leur entrée sur le marché et de favoriser ses propres produits”, le princeps Plavix (anti-thrombotique), ainsi que son propre générique Clopidogrel-Winthrop, indique l’autorité dans un communiqué.
L’autorité, avait été saisie par Teva Santé, 3ème fabricant de génériques en France, filiale de l’israélien Teva Pharmaceutical Industries, leader mondial des génériques.
Après l’expiration en juillet 2008 en Europe du brevet qui protégeait ce “blockbuster”, utilisé pour la prévention des récidives des maladies cardiovasculaires graves, Sanofi a mis en oeuvre une stratégie de communication dont l’objectif était “d’enrayer le processus de substitution générique”, juge l’autorité.
Cette stratégie jouait à deux niveaux, “au stade de la prescription, en obtenant des médecins qu’ils apposent sur l’ordonnance la mention +non substituable+”, et au stade de la substitution elle même “en incitant à substituer Plavix par son propre générique”, au détriment des génériques concurrents, explique-t-elle.
Il ressort de nombreux témoignages “que les visiteurs médicaux et délégués pharmaceutiques de Sanofi-Aventis ont diffusé à l’échelle nationale auprès des médecins et des pharmaciens un discours jetant le doute sur l’efficacité et l’innocuité des génériques concurrents de Plavix et laissant entendre que leur responsabilité pourrait être engagée en cas de problème médical”, détaille l’autorité.
Ce discours “a instillé un doute sur la qualité et la sécurité des génériques, sans se fonder sur le moindre fait avéré, puisque rien ne permet de démontrer que les génériques concurrents de Plavix sont moins sûrs que le princeps”, souligne encore l’Autorité de la Concurrence.