“Comment les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ainsi que les migrants et leurs familles peuvent-ils tirer mutuellement profit des mouvements migratoires?”, s’est interrogé Stefano Scarpetta, directeur par intérim de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE.
Lors d’une conférence sur le rôle des migrants dans le développement de la région MENA, organisée, les 13 et 14 mai 2013 à Gammarth, à l’initiative du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et de l’OCDE, l’orateur a souligné que l’objectif de cette rencontre est de créer un espace de dialogue entre les pays d’origine et de destination, en s’appuyant sur des analyses économiques et démographiques, afin de dégager des moyens pratiques d’améliorer la mobilité des compétences dans la région. “Il s’agit, notamment, d’identifier des stratégies clés tant dans les pays d’origine que dans les pays de destination, pour favoriser l’accumulation, l’utilisation et la mobilisation des compétences et des connaissances que requièrent les marchés du travail d’aujourd’hui et demain”, a t-il préconisé.
Il estime que le Moyen-orient et l’Afrique du Nord représentent une source stable de migration vers les pays de l’OCDE. Ils ont représenté, en 2010, environ 7% des entrées totales dans l’OCDE, soit une augmentation de 34% par rapport au début des années 2000, a-t-il dit.
Les principaux pays d’origine sont le Maroc (124.000 personnes en 2010), l’Irak et l’Iran, respectivement, 48.000 et 40.000; alors que les principaux pays accueillant près des deux tiers de l’émigration totale de la région sont l’Espagne, l’Italie, la France et les Etats-Unis.
Au total 7 millions de migrants originaires de la région vivent dans les pays de l’OCDE dont 2,3 millions viennent du Maroc et 1,4 million d’Algérie.
En 2010, il y avait près de 170.000 étudiants originaires du MENA dans les pays de l’OCDE, lesquels étudiants représentent une source importante de compétences, mais des mesures doivent être prises pour s’assurer que ces jeunes diplômés puissent envisager l’éventualité de rentrer et de contribuer au développement de la région s’ils le souhaitent.<
Dans ce contexte, M. ScarpettaIl a évoqué l’importance d’identifier les moyens pratiques pour lever les obstacles qui entravent la transférabilité des compétences et d’établir des canaux de recrutement solides qui faciliteront la mobilité dans les deux sens. Car, lorsqu’elles sont bien gérées, les migrations peuvent contribuer à atténuer les déséquilibres économiques et démographiques que connaît la région MENA et à engendrer des bénéfices mutuels. “Trop souvent oubliées lors des négociations et des cadres multilatéraux sur les échanges, les migrations pourraient bien être le ciment de notre avenir commun”, a-t-il soutenu.
WMC/TAP