Bangladesh : les géants du textile rallient un accord sur la sécurité

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une manifestation le 14 mai 2013 (Photo : Munir Uz Zaman)

[14/05/2013 15:21:40] MILAN (AFP) Plusieurs grandes marques d’habillement, dont l’italien Benetton, l’espagnol Zara, le britannique Marks and Spencer ou le suédois H&M, vont rejoindre un accord lancé par les syndicats pour améliorer la sécurité des usines textiles au Bangladesh.

“Nous venons de prendre la décision de signer l’accord sur la sécurité incendie et bâtiments au Bangladesh proposé par les confédérations syndicales IndustriALL et UNI”, a déclaré mardi à l’AFP un porte-parole de Benetton.

IndustriALL, qui revendique 50 millions de travailleurs dans 140 pays, et UNI Global Union (20 millions de travailleurs) ont été à l’origine dès 2012 de cet accord.

Ce protocole institue entre autres un “inspecteur en chef” indépendant des entreprises et des syndicats, chargé de “concevoir et mettre en oeuvre un programme d’inspection de la sécurité incendie qui soit crédible et efficace”.

Il prévoit également “un ou plusieurs experts qualifiés” devant “mener à bien un examen complet et rigoureux des normes et règlements actuels dans le bâtiment pour les entreprises de prêt-à-porter”.

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M (Photo : Olivier Morin)

Le groupe italien rejoint ainsi le britannique Marks and Spencer, qui fait travailler une soixantaine d’usines textiles au Bangladesh, et deux autres géants de l’habillement, l’espagnol Inditex (qui possède notamment Zara) et le suédois H&M (Hennes et Mauritz) ou encore le groupe C&A.

Un porte-parole d’Inditex a précisé à l’AFP que le groupe signerait formellement le nouvel accord à une date qui doit être arrêtée par les syndicats.

Les promoteurs de l’accord avaient fixé au 15 mai à minuit la date-limite pour ses signataires. La liste n’est pas encore publique, mais l’UNI a confirmé mardi les signatures de l’américain PVH (qui détient des marques comme Tommy Hilfiger et Calvin Klein), de l’allemand Tchibo.sq ou encore des britanniques Tesco et Primark.

“Compte à rebours”

“Le compte à rebours est lancé pour des sociétés comme (l’américain) Gap et (le français) Carrefour afin qu’ils démontrent leur préoccupation à l’égard de la main-d’oeuvre qu’ils emploient au Bangladesh”, a averti mardi dans un communiqué Philip Jennings, secrétaire-général de l’UNI.

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Le logo de la marque Marks and Spencer (Photo : Carl Court)

Interrogé par l’AFP, Carrefour, qui possède la marque Tex, a indiqué mardi étudier encore cet accord.

Le Bangladesh est, derrière la Chine, le deuxième exportateur au monde de vêtements, secteur qui représente 80% de ses exportations. L’effondrement le 24 avril d’un immeuble où travaillaient plus de 3.000 ouvriers du textile, et qui a tué 1.125 personnes, a mis sous les feux des projecteurs les conditions de travail dangereuses qui prévalent dans cette industrie.

La Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile, dont le siège se trouve à Amsterdam, s’était félicitée de l’engagement d’Inditex et H&M, qualifié de “nouvelle monumentale”.

Leur décision de signer “cet accord contraignant sur la sécurité incendie et bâtiment au Bangladesh est cruciale”, s’est réjouie l’association dans un communiqué. “La pression monte sur les autres acteurs clé du secteur, pour qu’ils signent à leur tour”.

L’Organisation internationale du travail (OIT) a indiqué de son côté mardi être prête à apporter son concours pour permettre une meilleure application de cet accord.