Le Japon accélère sa croissance à 0,9% au 1er trimestre

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à Tokyo le 7 mai 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[16/05/2013 06:03:41] TOKYO (AFP) La croissance du Japon s’est accélérée entre janvier et mars à 0,9%, une bonne nouvelle pour le Premier ministre conservateur Shinzo Abe qui a fait de la relance son cheval de bataille depuis son retour au pouvoir en décembre.

La troisième puissance économique mondiale était sortie au dernier trimestre 2012 de six mois de récession (avril à septembre) sur fond de conjoncture mondiale déprimée. Entre octobre et décembre, son produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 0,3% par rapport au trimestre précédent, d’après des données révisées publiées jeudi.

Selon ces statistiques officielles, l’activité s’est intensifiée au début 2013, encouragée par une certaine reprise de l’économie américaine ainsi que diverses mesures de soutien prises par le nouveau gouvernement au Japon, bien que les entreprises restent prudentes.

Le moral des consommateurs a fortement rebondi depuis le retour aux affaires du conservateur Shinzo Abe en décembre, suite à la large victoire de son Parti Libéral-Démocrate aux législatives du même mois.

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Le drapeau national devant le port de Tokyo le 24 janvier 2013 (Photo : Toshifumi Kitamura)

Sitôt réinstallé, M. Abe a fait pression sur la Banque du Japon (BoJ) pour qu’elle assouplisse davantage sa politique monétaire, afin d’aider le pays à sortir de la déflation qui entrave la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.

Cette politique, que les marchés avaient anticipée, a entraîné une envolée de la Bourse de Tokyo, dont l’indice vedette Nikkei a bondi de près de 40% entre mi-novembre et fin mars et progresse encore.

“L’économie japonaise se reprend. Les dépenses des ménages augmentent à mesure que leur revenu, dont leur portefeuille d’action, progresse sur fond d’une conjoncture plus reluisante”, s’est enthousiasmé Hideki Matsumura, économiste à l’Institut de Recherche du Japon.

Principal moteur de l’activité, la consommation des ménages a grimpé de 0,9% au premier trimestre par rapport au précédent, bien que des analystes avertissent qu’elle pourrait se faner si les salaires ne progressent pas à leur tour.

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Un cargo de fret dans le port de Tokyo le 8 avril 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Les exportations ont aussi augmenté en ce début d’année, à un rythme vigoureux (+3,8%), tirées par une hausse des ventes d’automobiles notamment vers les Etats-Unis et une accélération des livraisons de produits chimiques.

Elles ont grimpé plus vite que les importations (+1,0%), aussi la contribution du commerce extérieur du Japon à sa croissance a-t-elle été positive pour la première fois depuis le premier trimestre 2012.

Jadis structurellement excédentaire grâce à la puissance de l’industrie (automobile, électronique, sidérurgie, etc.), la balance commerciale japonaise est en effet régulièrement déficitaire depuis l’accident nucléaire de Fukushima de mars 2011 qui a élevé les besoins du pays en pétrole et gaz importés.

Nombre d’économistes estiment que la récente dépréciation du yen, favorisée par la politique monétaire ultra-accommodante de la BoJ, devrait continuer de doper l’industrie nationale, ce qui compensera largement l’inconvénient du renchérissement de la facture énergétique.

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Des Japonais dans une rue de Tokyo le 31 juillet 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

“La progression de la consommation ne pourra sans doute pas se maintenir à ce rythme, mais des dépenses publiques de relance devraient alors compenser et permettre au PIB de croître peut-être encore plus vite”, prédit Yoshiro Sato, du Crédit Agricole.

Le gouvernement a consacré plus de 40 milliards d’euros aux travaux publics dans son budget annuel, qui s’ajoutent à une somme voisine déjà intégrée dans un plan de relance mis sur les rails en janvier.

La demande publique, qui a augmenté de 0,6% au premier trimestre, pourrait donc continuer de grimper et doper la croissance.

Seule ombre au tableau, l’investissement privé (hors immobilier) a continué de reculer, de 0,7%, indiquant que les entreprises restent malgré tout prudentes.

Après une croissance honorable de 2,0% enregistrée en 2012, le PIB japonais pourrait progresser de 1,6% en 2013 d’après les dernières estimations du FMI.