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[16/05/2013 11:51:21] PEKIN (AFP) La Chine a appelé jeudi l’Union européenne à renoncer à une enquête anti-subventions et anti-dumping contre ses fabricants d’équipements de télécommunication, ainsi qu’à l’imposition de taxes sur les panneaux solaires chinois.
Bruxelles a annoncé mercredi le prochain lancement d’une enquête sur les équipementiers télécoms chinois, qui sera toutefois précédée d’une phase de dialogue pour voir si une solution à l’amiable peut être trouvée.
Les deux parties, dont le commerce bilatéral s’est élevé l’an dernier à 546 milliards de dollars, selon les douanes chinoises, ont des différends commerciaux sur toute une gamme de produits allant de certains produits agricoles aux tubes en acier sans soudure.
Le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Shen Danyang, a affirmé lors d’un point de presse que les sociétés européennes du secteur des télécommunications mobiles ont une part de marché “bien plus grande” en Chine que l’inverse.
Selon les chiffres de Bruxelles, les exportations d’équipements de télécommunication chinois vers l’UE s’élèvent à un milliard d’euros par an.
“Nous espérons que l’Union européenne ne va pas prendre de mesures qui seraient nuisibles aux deux parties”, a déclaré M. Shen.
La Chine fera en sorte de “défendre ses droits et intérêts légitimes”, en accord avec les règlements de l’OMC et ses propres lois si l’UE poursuit son enquête, a encore dit le responsable chinois.
Une ferme de panneaux solaires dans le nord-ouest de la Chine, le 8 mai 2013 |
“Toutes les conséquences devront être supportées par la partie à l’origine des frictions”, a mis en garde M. Shen.
Le conflit sur les équipements de télécommunications fait suite à celui sur les panneaux solaires.
La semaine dernière, la Commission européenne a proposé aux Etats de l’UE d’approuver pour le 5 juin une taxation provisoire de 47% en moyenne sur les panneaux solaires importés de Chine afin de protéger les firmes européennes du secteur, menacées de disparition. La Commission doit se prononcer sur d’éventuelles sanctions définitives en décembre.
L’imposition de droits de douane punitifs sur les panneaux solaires chinois provoquerait une “grave détérioration” des relations commerciales bilatérales, a estimé M. Shen.
“Le recours abusif à des mesures commerciales de manière inconsidérée et arbitraire… n’aidera pas à résoudre les différends commerciaux et freinera la reprise économique en sapant la confiance”, a encore dit le porte-parole chinois.
De son côté, le ministère chinois du Commerce a lancé en novembre une enquête anti-subventions et anti-dumping contre le polysilicium utilisé dans la fabrication des cellules photovoltaïques, dont sont composés les panneaux solaires.
“L’opinion devient plus protectionniste lorsque la dynamique de la reprise est faible”, a déclaré à l’AFP Zhang Hanlin, enseignant à l’Université des affaires et de l’économie internationales, alors que la zone euro est restée en récession au premier trimestre.
La Chine, où la croissance s’est ralentie à 7,7% durant la même période, “ne veut pas de guerre commerciale avec l’Union européenne”, a pour sa part affirmé M. Shen.
Plus de 60% des exportations chinoises de produits pour l’énergie solaire, qui se sont élevées l’an dernier à 35,8 milliards de dollars, avaient pour destination l’UE, tandis que la Chine a importé pour 7,5 milliards de dollars de matières premières et d’équipements européens pour ce secteur.